Lors de la 5e campagne de fouilles sur le site du rempart romain de Montaury, surplombant Nîmes, les archéologues ont découvert une trentaine de sépultures, essentiellement d'enfants et de nouveaux nés. Elle éclaire les chercheurs sur les rites funéraires du 1er siècle après JC.
Dans les vestiges des remparts de la colline de Montaury, à Nîmes (Gard), les archéologues sont plus que jamais concentrés sur leur travail. Cet été, lors d'une cinquième campagne de fouilles, ils ont mis au jour une trentaine de sépultures romaines, dernières demeures de nourrissons et fœtus morts-nés, enterrés au premier siècle après Jésus Christ. C'est ce que nous explique l'archéo-anthropologue Anaïs Delliste :
Certains sont inhumés parfois au sein même des maisons. Mais là, ils sont enterrés tout contre le rempart, ce qui indique qu'on a peut-être voulu les garder au plus près de l'enceinte sacrée de la ville.
Un site archéologique sanctuarisé
Certaines de ces tombes ont été précisément datées et identifiées comme ayant été érigées entre l'an 25 et l'an 30 de notre ère. A cette époque, les enfants étaient inhumés à proximité des habitations, selon Richard Pellé, archéologue-chercheur à l'INRAP (Institut National de Recherches Archéologiques Préventives).
Un site rendu inconstructible pour le préserver
Des découvertes qui confortent la mairie dans sa volonté de préserver le site, de l'aveu même de Jean-Paul Fournier, le maire de Nîmes :
On a commencé par faire une zone "non aedificandi", puis on a racheté 2 parcelles qui étaient alors constructibles, et ensuite on a rendu le secteur inconstructible.
Montaury, l'une des 7 collines de Nemausus, la Rome gauloise
Les ossements vont à présent être analysés dans des laboratoires spécialisés. Ils apporteront sans doute un nouvel éclairage sur les pratiques mortuaires des Nîmois de l'Antiquité. Le rempart augustéen de la colline de Montaury, l'une des 7 entourant Nîmes, est l'un des plus grands et des mieux conservés de France. Une partie des 300 mètres de rempart, érigés en 16 avant Jésus Christ sur ordre de l'empereur Auguste, est encore visible aujourd'hui. Voici ces dernière découvertes en images, dans le reportage de Josette Sanna et Lucien Thelu.