Le scénario a été imaginé avec les jeunes du quartier. Pendant deux jours, Pissevin est le décor à Nîmes d'un tournage où les habitants sont acteurs avec les pompiers. A la clef, un film pour sensibiliser les jeunes aux obstacles qui entravent les secours lors des interventions dans les cités.
Le Service d'incendie et de secours du Gard (SDIS 30) fait son cinéma en ce début de semaine à Nîmes. Pendant deux jours, un film pédagogique est tourné avec les jeunes du quartier Pissevin/Valdegour. Il servira ensuite de support en milieu scolaire. Son but : montrer comment les pompiers sont ralentis pendant leurs interventions dans les cités (Zones inaccessibles, bouches d'incendies dégradées...) alors que la multiplication des feux de poubelles et autres pétards détonants attisent le risque d'incendie.
Les jeunes du quartier Pissevin acteurs du projet
Ils sont acteurs au sens propre du terme, puisque 6 jeunes du quartier jouent leurs propres rôles d'habitants dans cette vidéo tournée par le SDIS. Mais ils ont également co-écrit le scénario au sein de l'association Les mille couleurs, à partir de leur vécu, des problèmes mais aussi de la solidarité qui a toujours existé dans ces quartiers dits sensibles où vivent quelques 17 000 personnes à Nîmes.
L'occasion pour eux de mieux appréhender les difficultés que rencontrent les pompiers lorsqu'ils viennent en urgence dans leur quartier. Et par la même occasion de faire passer le message à tous les élèves qui verront leur film, projeté par le SDIS lors de ses médiations en milieu scolaire dès janvier prochain.
Eteindre un feu dans une cité, la galère des sapeurs-pompiers au quotidien
Grâce au film, les points essentiels à relayer parmi les jeunes sont évoqués:
- Le stationnement sauvage peut gêner l’action des secours lors des diverses opérations de secours. Parfois les camions des pompiers n'arrivent pas à atteindre la zone à secourir. D'autres fois, c'est la bouche d'incendie qui n'est pas accessible à cause des véhicules garés malgré l'interdiction.
- Les bouches d'incendies dégradées font aussi perdre un temps précieux aux hommes du feu, ainsi que les circuits d'eau endommagés en amont. Des actes "gratuits" qui compromettent la rapidité des secours et induisent parfois, hélas, des victimes qui auraient pu être évitées.
- Enfin, le film met l'accent sur les risques liées aux jets de pétards, à l’allumage de feux, notamment ceux à l’intérieur des locaux poubelles des immeubles d’habitations.
Le SDIS 30 très engagé dans la prévention
Il y a deux ans, le service départemental d'incendie et de secours avait déjà tourné une vidéo avec des jeunes des quartiers. C'était à Alès, le film s'intitulait " Jeu irresponsable" et il traitait du caillassage des sapeurs-pompiers. Le résultat a été concluant. En tout cas il a sensibilisé certains jeunes. Et l'insécurité a cessé d'augmenter dans ce quartier alésien des Près-Saint-Jean.
Car cette sensibilisation fait aussi partie des missions du SDIS. Il s'agit d'inculquer aux plus jeunes la culture de sécurité civile des citoyens et de prévention des risques. Et tourner un film semble un support très fructueux.
On a constaté que c'est l'outil le plus adapté pour justement engager des débats ouverts, libres, entre les enfants et nous.
Ne pas souffler sur les braises mais au contraire les étouffer. Et ça, les pompiers savent faire!
A Nîmes, Lysandra Chadefaux et Pauline Sauthier ont assisté au tournage des pompiers avec les acteurs en herbe.