Il s'appelle Samuel Besson, il est sapeur-pompier dans le Gard depuis 27 ans. Après un nouveau caillassage lors d'une intervention dans le quartier de Pissevin à Nîmes il y a 3 jours, il a accepté de nous raconter les agressions dont lui et ses collègues sont régulièrement victimes.
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Après le caillassage d'un véhicule d'intervention du Service Départemental d'Incendie et de Secours dans le quartier de Pissevin à Nîmes, il y a quelques jours, nos journalistes Esmeralda Terpereau et Pauline Sauthier sont allés à la rencontre de l'un de ces pompiers régulièrement pris à partis dans l'exercice de leurs fonctions.
Un quotidien fait d'insultes et de menaces
En plus de 27 ans de service au sein des sapeurs-pompiers du Gard, Samuel Besson, adjudant-chef et membre du syndicat SUD, a vu la violence et les agressions augmenter envers les soldats du feu. Il a accepté de raconter son quotidien, pour mieux faire passer son message : "on ne lâchera rien" :
C'est pas normal qu'un sapeur-pompier se fasse insulter, cracher dessus, molester. C'est inadmissible, la récurrence de toutes ces agressions ! Ça commence dès la prise d'appel, premier maillon de la chaîne des secours : mes collègues reçoivent insultes et menaces de mort. On n'a pas à faire ça à quiconque, et surtout pas aux sapeurs-pompiers qui sont là pour aider la population !
Samuel Besson, sapeur-pompier du Gard et représentant du syndicat SUD
Des interventions sous tension
Malheureusement, les agressions ne sont pas que verbales et ne se limitent pas aux seuls appels téléphoniques. En intervention, la tension peut rapidement monter. L'adjudant-chef Besson confie avoir été plusieurs fois pris à partie :
La dernière dont j'ai été victime, c'est une agression au couteau. Notre ambulance a été prise pour cible par une personne en état d'ivresse à son domicile qui n'a pas supporté notre venue alors qu'on s'était déplacés pour le secourir : cet homme a sorti un grand couteau de cuisine pour nous agresser. Heureusement, il n'y a pas eu de blessé. Mais psychologiquement, chaque fois c'est un poids de plus qui s'ajoute à notre charge de stress.
Samuel Besson, adjudant-chef au SDIS du Gard et membre du syndicat SUD
Pour autant, il n'entend pas renoncer à sa vocation : venir en aide à la population :
J'ai des copains qui sont marqués à vie. Mais personnellement, je vais toujours travailler avec plaisir. Sapeur-pompier, c'est une vocation, alors on occulte toujours un peu le danger quand on part en intervention.
Samuel Besson, sapeur-pompier du Gard, membre du syndicat SUD
Des peines non dissuasives pour les agresseurs
L'adjudant-chef, qui milite au sein du syndicat SUD, s'indigne tout de même de certaines décisions de justice. A ses yeux, la condamnation à 6 et 8 mois fermes et 500 € d'amende des 2 agresseurs des sapeurs-pompiers de Marguerittes (Gard), cet été, est insuffisante pour dissuader de nouvelles violences, même si le Parquet a fait appel.
Symboliquement, lui et ses collègues sont allés déposer leurs casques devant la préfecture en signe de mécontentement. Puis est venu le temps du dialogue, d'abord avec le syndicat de la magistrature, puis avec le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin qui a reçu Samuel Besson et une délégation le 27 août dernier.
Manque de formation à la gestion de ces situations
Samuel Besson demande aussi le rétablissement d'une formation qui existait il y a quelques années et qui a été supprimée. Dans ces ateliers, les recrues apprenaient à déceler et à gérer les situations potentiellement explosives, dites "situations dégradées d'intervention".
Il encourage aussi ses collègues victimes d'agressions à porter plainte de manière systématique pour que la peur change de camp.
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