L'école primaire Jean-Moulin a rouvert ses portes ce vendredi. L'école était fermée depuis lundi suite à l'agression, la semaine dernière, du directeur et d'une enseignante par un père d'élève. Mais ce matin, les élèves et les enseignants, " toujours choqués ", n'étaient pas tous aux rendez-vous.
Les élèves et les enseignants de l'école primaire Jean-Moulin, dans le quartier du Chemin-Bas d'Avignon, à Nîmes, ont repris le chemin de l'école ce vendredi matin après une semaine de fermeture. Mais tous n'étaient pas au rendez-vous. Selon la Direction des services départementaux de l'Éducation nationale du Gard, seul 1/3 des élèves sont retournés en classe. Et seul 1/3 des enseignants étaient présents, certains sont en arrêt de travail, d'autres exercent leur droit de retrait.
Les élèves et les enseignants sont encore très choqués. Nous espérons un retour à la normale dès lundi matin.
L'école était fermée depuis lundi matin suite au droit de retrait exercé par le directeur et les enseignants, après l'agression vendredi dernier du directeur et d'une enseignante par un parent d'élève. Toute la semaine, la DSDEN a mis en place une cellule d'écoute et des psychologues à disposition du corps enseignant. Une délégation de 3 professeurs des écoles a été reçue hier par l'inspecteur d'Académie. Mais le traumatisme est encore présent.
Insultes et menaces
Vendredi dernier vers 16h, un père de famille a agressé le directeur et une professeure de l'école Jean-Moulin, Il venait les rencontrer pour parler des difficultés de son fils de 7 ans, un enfant perturbé et mutique. Mais selon des témoins, l'homme n’a pas accepté les remarques et s'est vite énervé.
Il a alors insulté une enseignante et le directeur de l’école, puis il a proféré des menaces de mort. L'homme est parti en crachant et en leur promettant un sort pire que celui de Samuel Paty.
Le soir même, il s'est présenté spontanément au commissariat.
Le père de famille est en détention provisoire
Driss Sibari, 33 ans et père de 2 enfants, a été convoqué mardi 19 janvier en comparution immédiate devant le tribunal de Nîmes. S'il a reconnu les insultes à la barre, il a nié les menaces de mort. Driss Sibari dit avoir vu rouge quand les problèmes de comportement de son fils ont été évoqués et surtout quand le directeur a avancé la possibilité d'une alerte des services sociaux. L'homme a un casier judiciaire, notamment pour des faits de vols et de violences qui remontent à 5 ans.
Après délibération, le tribunal correctionnel de Nîmes a prononcé le maintien de l'accusé en détention provisoire jusqu'à son procès qui se tiendra le 2 février. Une décision prise pour éviter tous risques d'intimidation des plaignants et des témoins.