"Nous sommes très inquiets" : la colère des employés de l'usine Solvay, la production reconnue "dangereuse " par le gouvernement

À l'annonce de la fermeture de l'usine chimique de Solvay s'ajoute à présent la révélation de l'ampleur de la contamination causée par les rejets de TFA, un polluant éternel. Il a été retrouvé dans l'eau du robinet de 12 communes. Les salariés s'inquiètent pour leur santé.

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Sur le site chimique de Salindres, près d'Alès, toutes les entreprises ont repris leur activité normale. Sauf celle de Solvay. Les ateliers sont à l’arrêt. Les salariés craignent pour leur santé à cause des révélations sur le TFA, un polluant éternel fabriqué ici.

Manque de protections ?

Les déchets TFA sont essentiellement des gravats, des terres, des ferrailles. Ils sont issus du démantèlement ou de l'exploitation d'installations nucléaires ou d'industries classiques utilisant des matériaux naturellement radioactifs.

Il est classé CMR depuis peu par l’usine, c’est-à-dire cancérogène, mutagène et toxique pour la reproduction. "Malheureusement, nous en avons respiré énormément. Il y avait pas mal de fuites dans les ateliers. Jusqu'à maintenant, c'était considéré comme un produit nocif et non CMR, on se protégeait contre un produit nocif. Contre un produit CMR, les protections sont complètement différentes, on doit se protéger les voies respiratoires par exemple", explique Cédric Cozo, délégué syndical CGT Solvay.

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La question des polluants éternels a été portée à l’Assemblée nationale en début de semaine. En réponse au député gardois RN Pierre Meurin, le ministre de l’Économie a été catégorique. "Le chemin de réindustrialisation verte que nous voulons pour la France, ne peut pas passer par l'utilisation de produits dangereux, non pas seulement pour les utilisateurs, mais d'abord pour les salariés de votre département. Cela ne peut pas être une option", a déclaré à l'Assemblée nationale Antoine Armand, le ministre de l'Economie.

Produits dangereux

Produits dangereux, les mots sont lâchés. Ce qui n’a pas manqué de faire réagir les salariés de Solvay. "Nous avons de la colère et beaucoup d'inquiétude. Elle était déjà présente suite au rapport que nous avons demandé, une analyse spécifique sur les risques liés au TFA, et les propos tenus par le ministre ne nous rassure pas du tout. Après, il faut nuancer car toute la chime est dangereuse, mais nous avons une grosse inquiétude", confirme Damien Olry, délégué syndical CGT à l'usine Solvay.

Les conclusions de l’expertise demandée sur le TFA sont en cours de restitution. Chez les salariés, on craint que ce polluant soit une véritable « une bombe à retardement ».

Écrit avec Pauline Pidoux.

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