Mardi après-midi s'est tenu le procès pour "homicide involontaire" au tribunal correctionnel de Nîmes. Le 30 juin 2015, un jeune Italien de 16 ans qui passait des vacances au camping de la Petite Camargue à Aigues-Mortes est décédé. Il a été aspiré et noyé dans la piscine de l'établissement.
4 ans après les faits, le patron du camping, Bernard Sauvaire défendu par Isabelle Mimran du barreau de Nîmes et la société Diffazur qui a construit la piscine et défendue par Pierre Armando du barreau de Nice se sont retrouvés devant le tribunal correctionnel de Nîmes mardi après-midi face aux parents de la victime qui ont fait le déplacement depuis l'Italie.
Ils comparaissaient pour "homicide involontaire par violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité ou de prudence".
Le procureur de la République a requis 150.000 euros d'amende et un an d'emprisonnement avec sursis pour le patron du camping, Bernard Sauvaire et sa société. Il a également réclamé 300.000 euros d'amende pour la société Diffazur.
De la prison avec sursis et des amendes
Le tribunal correctionnel de Nîmes a finalement condamné le gérant du camping d'Aigues-Mortes à 9 mois de prison avec sursis et sa société, Le Petite Camargue écope de 100.000 euros d'amende.
La société Diffazur, installatrice de la piscine est condamnée à 200.000 euros d'amende.
Aspiré par une pompe
Lors de l'audience, le juge a commencé par rappeler les faits. Le jeune homme de 16 ans s'est noyé après avoir été aspiré par le système de pompage qui servait à alimenter une des cacades. La force de la pompe était telle qu'il est rester bloqué sous l'eau et n'a pu remonter à la surface. Sa soeur a rapidement donné l'alerte.
La victime a été prise en charge par le maître-nageur, titulaire du brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique, en poste à ce moment-là. Malgré les premiers soins prodigués, le jeune homme est retrouvé en état de mort cérébrale et hélitreuillé au CHU Carémeau à Nîmes. Il décèdera dans la nuit.
A qui la faute?
Le propriétaire du camping et le représentant de la société Diffazur se sont tour à tour rejetés la faute. Les parents de la victime se sont également exprimés avec une vive émotion :
"Dans cette affaire c'est nous qui sommes condmanés à perpétuité car notre tristesse est immense et infinie" raconte la mère de la victime
Le procureur a ensuite livré son analyse et a pointé du doigt la responsabilité des deux prévenus dans cette affaire : le propriétaire du camping pour ne pas avoir vérifié que les installations fonctionnaient normalement et l'entreprise de construction de piscine pour avoir installé un matériel qui n'était pas aux normes. Une analyse partagée par l'avocat des parties civiles :
"Les réquisitions du Procureur correspondent tout à fait à ma vision. Je demande également la condamnation de l'installateur de la piscine et du dirigeant du camping" explique jean-Pierre Cabane, avocat des parties civiles.