Au 2eme jour du procès de Cyrille Adam, surnommé le "Loup blanc", chamane autoproclamé jugé pour viols, agressions sexuelles et abus de faiblesse sur d'anciennes adeptes, les enquêteurs ont défilé à la barre pour expliquer le système d'emprise mis en place par l'accusé. Il nie tout en bloc.
Chamane autoproclamé, Cyrille Adam, 72 ans, soupçonné de plusieurs viols, agressions sexuelles et abus de faiblesse sur d'anciennes adeptes dans le Tarn-et-Garonne, les Pyrénées-Orientales et dans le Gard, comparait depuis le 23 septembre devant la cour criminelle du Gard à Nîmes. Sous couvert d'un enseignement permettant d'évoluer spirituellement, Cyrille Adam est accusé d'avoir imposé des relations sexuelles à plusieurs de ses anciennes disciples.
La parole libérée
Pour les élèves de Cyrille Adam, dit "Le loup blanc", il était interdit de parler de ce qu'il se passait lors des initiations. Cependant, certains de ses anciens adeptes ont fini par parler. C'est grâce à l'enquête de la Caimades (Cellule d'assistance et d'intervention en matière de dérives sectaires) qu'ils ont eu un aperçu de cet enseignement spirituel.
Considéré comme un dieu aux pouvoirs surnaturels
Plusieurs initiations étaient proposées par l'accusé comme du yoga de la guérison karmique ou encore des ondes de formes. Des enseignements entre 90 et 350 euros le week-end. Cela se passait dans un château dans le Tarn-et-Garonne, le château de Granès, à Réalville, mais aussi à Sumène dans les Cévennes et dans une propriété à un million d’euros à Prats-de-Mollo dans les Pyrénées-Orientales. Pendant les stages, les élèves avaient interdiction de parler entre eux, de boire, de fumer ou encore de manger de la viande. Cyrille Adam était considéré pendant ces stages comme un dieu aux pouvoirs surnaturels que l'on ne pouvait ni regarder ni toucher.
Cyrille Adam était considéré pendant ces stages comme un dieu aux pouvoirs surnaturels que l'on ne pouvait ni regarder ni toucher.
Anciens adeptes de Cyrille Adam, dit "Le loup blanc"
Culte de la personnalité
Un culte de la personnalité y était mis en place dans un lieu isolé. Les adeptes se retrouvaient en totale soumission. Tantôt encensés par le maître, tantôt humiliés. Ils étaient prêts à tout pour ses faveurs qui à se couper de leur entourage. Dans ce contexte, quand l'accusé proposait à certains adeptes un travail tantrique, de le toucher, c'était perçu comme un privilège.
L'impossibilité de dire "non"
Lors des rapports sexuels, les anciennes adeptes disent avoir eu le sentiment de ne pas pouvoir dire "non", de devoir bien faire pour ne pas être rejetées. L'accusé nie toute contrainte. C'est bien la notion d'emprise qui est au cœur de ce procès. Un phénomène d'emprise confirmé et décrit à l'audience par les experts psychologues.
Thèse du complot
Certaines anciennes adeptes se sont constituées partie civile pour viols, agressions sexuelles et abus de faiblesse. Elles doivent être entendues ce mardi 24 septembre dans la soirée.
L'accusé, qui s'estime victime d'un complot ourdi par ses anciens adeptes et la justice, risque 20 ans de réclusion. Le verdict sera rendu le vendredi 27 septembre.