En quelques années, le quartier du Puech du Teil à Nîmes a vu ses arbres disparaître. Les anciennes maisons sont peu à peu remplacées par des immeubles. Face à cette urbanisation intense, le comité de quartier et une association d'habitants ont décidé de se défendre. Ils demandent à la mairie de modifier le plan local d’urbanisme pour protéger les derniers îlots de verdure dans ce quartier nîmois.
C'est un écrin de verdure à deux pas du centre-ville de Nîmes. Dans le quartier du Puech du Teil, les habitants s'inquiètent. En trois ans, près de sept hectares de végétation ont disparu. Ils ont été remplacés par des immeubles. En ce moment, les riverains défendent la parcelle de 6 000 mètres carrés. Ils la surnomment "la petite forêt urbaine" de 60 arbres.
Sylvie Pribile, présidente de l'association "tous ensemble pour sauver le Puech du Teil", est révoltée par le projet : "Pour nous ce terrain, c'est vraiment un espace de protection de la faune et de la flore. Il y a aussi des orchidées sauvages. Concernant les animaux, il y a des hérissons ou encore des crapauds lors de périodes de forte humidité."
Un quartier régulateur de la température de la ville
Ces 6000 mètres² viennent d'être achetés par un promoteur pour y construire quatre immeubles dont 36 logements. Le problème : en s'urbanisant à grande vitesse, le quartier ne joue plus son rôle d'îlot de fraîcheur.
Le projet est bloqué pour le moment par les riverains car il pourrait avoir un effet très néfaste sur l’ensemble de la ville de Nîmes. "Le Puech du Teil réduisait de trois à quatre degrés la température en centre-ville. Cela n’intéresse pas seulement les habitants du quartier mais toute la commune. C’est pour cela que c’est un bien commun à préserver", explique Patrick Pribile, vice-président de l'association.
Quelques mètres plus bas, 39 logements sont déjà en construction. Des immeubles qui remplacent les maisons d'autrefois et artificialisent les sols. Pour Jean-Daniel Depoudent, président du comité de quartier : "ce qui pose problème concrètement ce sont les grands ensembles. A l’époque, vous aviez une maison où il y avait 10% du terrain qui était utilisé par la maison et tout le reste était végétalisé. Aujourd'hui c’est 90% qui est construit et il ne reste plus rien pour la végétalisation."
On est une des villes les plus chaudes de France. On est en train de faire monter la température de la commune de plusieurs degrés. C’est comme si on avait donné une carte verte au promoteur pour tout arracher et mettre du béton. On payera à termes les bêtises de certains élus.
Jean-Daniel DepoudentPrésident du Comité de quartier du Puech du Teil
La situation est actuellement étudiée au tribunal administratif afin de définir l’avenir des arbres du Puech du Teil.