A l'ouest de Nîmes, à Saint-Mamert-du-Gard, des vignerons ont planté des arbres pour créer une haie sur une parcelle de vignes. C'est de l'agroécologie avec un objectif : développer la biodiversité.
"On va planter avec le plant bien enfoncé et on tire dessus pour bien déployer les racines", explique Daniele, un spécialiste en agroforesterie. Sur ses conseils, un petit érable de Montpellier est planté par des bénévoles. Il fait partie de la quinzaine d’espèces sélectionnée par son bureau d’étude spécialisé en agroforesterie pour créer une haie sur ce vignoble. Des plantes et des arbres, adaptés au terrain.
"Il y a des endroits où le sol est beaucoup plus drainant sur la partie basse et il y a des endroits où le sol est beaucoup plus argileux. La répartition des espèces se fait aussi en fonction de ce critère. Et dernier critère, les espèces doivent aussi correspondre aux objectifs portés par l'agriculteur", détaille Daniele Ori, formateur - Agroof. Il est interviewé par Pauline Pidoux et Martin Villaret, journalistes à France 3 Occitanie.
Bénéfices économiques et environnementaux
L’agriculteur, ou plutôt les agriculteurs. Ici, ce sont cinq vignerons regroupés en association qui ont décidé de développer l’agroforesterie sur leurs parcelles. Ils avaient déjà commencé à planter des arbustes il y a deux ans. Leur terrain fait 200 hectares environ dont une trentaine sont consacrés à la vigne.
L'objectif de l'agroforesterie est de réintroduire des haies ou des arbres dans les surfaces agricoles. Au-delà des raisons paysagères, les agriculteurs peuvent aussi en tirer des bénéfices économiques et environnementaux en les intégrant à part entière dans le système cultural de l'exploitation.
Une pratique qui correspond à leur méthode de culture. "Je suis en bio et en biodynamie donc on a pas le droit d'utiliser d'insecticides. Il y a beaucoup de produits qui sont interdits. Et on se rend compte que lorsqu'il y a beaucoup de biodiversité, il y a énormément d'insectes, comme les araignées par exemple qui vont manger les petits insectes qui ravagent la vigne", explique Guillaume Armand, vigneron - membre de VIVR.
Quinze ans minimum
L’initiative résonne chez les bénévoles, venus des alentours, de tous âges et de tous horizons.
"Il y a de nouvelles générations qui sont très sensibles à tout ça, je pense que les enfants comprennent très vite ces choses de base", témoigne cette maman
"Je suis maçon et j'aime bien la nature, le terroir et la terre", confie ce trentenaire.
"On voudrait organiser aussi des chantiers collectifs et participatifs, donc c'est chouette de venir en tant que participante", avoue cette jeune femme.
Après cette matinée de plantation, la patience est de mise. Pour que les haies atteignent cinq ou six mètres de hauteur, il faut attendre au minimum une quinzaine d’années.