Battu de 165 voix à Vauvert (Gard), le candidat du Rassemblement national a décidé de déposer un recours devant le Conseil d'Etat pour annuler l'élection de Jean Denat. "Plainte pour achat de voix, utilisation du bulletin municipal à des fins de propagande", les griefs sont nombreux.
"Jean Denat est un élu suspensif", résume Gilbert Collard, député européen et ancien député du Gard. Le suppléant qui l'a remplacé au Palais Bourbon n'est autre que le fils du candidat Rassemblement national battu dimanche 28 juin à Vauvert.
Jean-louis Meizonnet a été battu de 165 voix au terme d'une campagne jalonnée de plaintes en série. Dans une vidéo, une candidate au 1er tour des élections municipales de Vauvert (Gard) accuse Jean Denat, maire (PS) sortant de lui avoir promis un "poste d'Etat" contre son soutien au second tour. Lui nie et affirme qu'elle est téléguidée par le RN, qui de son côté porte plainte pour achat de voix.
Cette nouvelle polémique déplace un peu plus la campagne électorale vers le terrain judiciaire, le maire ayant déposé plainte pour diffamation de son côté dans deux autres affaires distinctes ces dernières semaines : l'une pour des propos tenus en ligne par son rival, l'autre pour une lettre anonyme envoyée à la presse, au procureur, au ministère de l'Intérieur et au Parlement, faisant état de rumeurs d'ordre privé.Le candidat battu dimanche soir a décidé d'intenter un recours devant le Conseil d'Etat pur faire annuler l'élection pour plusieurs raisons. "Nous y intégrerons le dépôt de plainte pour achat de voix. Nous estimons également que la magazine municipal a été utilisé pendant la période de confinement comme un outil de propagande électoral avec un nombre inhabituel de photos du maire", explique Nicolas Meizonnet, député et donc fils du candidat battu.Jean Denat est un élu suspensif
Il évoque également "une distribution inhabituelle de muguet le 1er mai et l'arrêté préfectoral qui autorisait l'ouverture des bureaux de votes jusqu'à 20h. Hors, nous constatons de nombreux votants entre 18 et 20h dans les bureaux favorables à Jean Denat". Jean-Louis Meizonnet a cinq jours après l'élection pour déposer son recours.
Conatcté, Jean Denat se dit serein: "je suis parfaitement serein. Il fait ce qu'il veut. J'ai respecté le code électoral. Je vais mettre cette démarche sur le compte de l'amertume de la défaite".