Sécurité du dépôt de carburant de l'OTAN de l'Espiguette : la justice tranchera

Saisi par une association de défense de l'environnement, le tribunal administratif de Nîmes devra dire s'il faut fermer ou mieux protéger le dépôt de carburant de l'OTAN, près de la plage de l'Espiguette (Gard). Le rapporteur public demande a minima un plan de prévention pour ce site classé Seveso.

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Depuis 1957, 6 cuves d'hydrocarbures de 66 000 mètres cubes constituent des réserves stratégiques pour les forces de l'OTAN, près de la plage de l'Espiguette dans le Gard. Mais en 61 ans d'existence, ce site classé Seveso a été peu modernisé. Mardi 25 septembre, l'association CAPE (Comité d'Alerte pour l'Espiguette) a donc demandé au tribunal administratif de Nîmes de trancher sur sa dangerosité. CAPE réclame sa fermeture, ou a minima des mesures de prévention des risques. Et le rapporteur public est allé dans ce sens.
 

Arrêté préfectoral illégal


Dans son exposé, le rapporteur public a jugé illégal l'arrêté préfectoral du 19 mai 2016 stipulant qu'aucun plan d'intervention ni protection des populations n'était nécessaire. Au contraire, lui a estimé qu'il y avait bien un danger grave pour la santé humaine et pour l'environnement. Et qu'il fallait donc annuler cet arrêté et mettre en place un plan particulier d'intervention pour faire face au risque d'incident. Mais il n'a pas préconisé la fermeture du site.


Une avocate célèbre pour les défenseurs de l'Espiguette


Pour l'avocate de CAPE, maître Marie-Odile Bertella-Geffroy, ces installations de l'OTAN, situées à quelques centaines de mètres de la plage, font bien peser un risque sur la population :
 

Je plaide pour la sécurité des habitants d'Aigues-Mortes et du Grau-du-Roi [villes riveraines du dépôt de carburant, NDLR] et des estivants: 10.000 par jour en période estivale. S'il y avait le moindre incendie, pour l'environnement et la santé ce serait une catastrophe.


Avant de devenir avocate, Marie-Odile Bertella-Geffroy a été pendant 15 ans la vice-présidente chargée de l'instruction, et la coordonnatrice du pôle de santé publique au Tribunal de Grande Instance de Paris. A ce titre, pendant ses années de magistrature, elle a eu notamment en charge les très médiatiques dossiers du sang contaminé et du scandale de l'hormone de croissance.

La décision du tribunal administratif est attendue dans les prochaines semaines. Voici le reportage de Jérôme Curato et Pascale Barbès.
 
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