Les opérations de secours se poursuivent en Turquie et en Syrie après le double séisme qui a fait plusieurs dizaines de milliers de victimes. 27 pompiers du Gard ont été envoyés en Turquie pour monter un hôpital de campagne. France 3 Occitanie a joint les responsables de l'opération sur place.
Face au double séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie, le 6 février, la France a décidé d’engager l’ESCRIM (Elément de Sécurité Civile Rapide d’Intervention Médicale). Cette unité, basée à Nîmes, est composée d'hommes de la Sécurité civile et de pompiers du Gard. Pour cette mission, 83 sauveteurs, dont 27 sapeurs-pompiers du Gard sont mobilisés.
Depuis mardi 14 février, l’hôpital modulaire, utilisé dans le cadre de catastrophe naturelle ou sanitaire est opérationnel. Des tentes blanches sont installées à Gölbaşı, à quelques centaines de mètres de l’épicentre du tremblement de terre.
Cette structure mobile prend le relais de l’hôpital voisin qui ne fonctionne plus. Pas moins de 50 patients sont examinés chaque jour dans cette structure qui fonctionne comme un hôpital traditionnel.
On prend en charge des traumatologies, mais rien de très grave car nous sommes déjà au J9. On retrouve beaucoup de détresses respiratoires chez les personnes âgées, les femmes enceintes. Également des enfants avec infections pulmonaires, nous faisons pas mal de contrôles de grossesse.
Isabelle ArnaudMédecin-chef de la mission
L’hôpital dispose de deux blocs opératoires, d’un service de réanimation et d’une maternité. Jacques Pagès est le chef de mission, il a pour objectif de faire fonctionner l’établissement.
Depuis la catastrophe, les blessés étaient évacués dans les hôpitaux éloignés du pays. Maintenant, c’est nous qui les traitons. Nous avons encore beaucoup de possibilités. Notre objectif, c'est de fonctionner à plein régime.
Jacques PagesLieutenant-colonel du SDIS 30
Au départ, il fallait faire connaître l’hôpital et surtout rassurer la population. Cette nouvelle offre de soins a commencé timidement, mais très vite, la prise en charge s’accélère. Les équipes françaises envisagent de soigner au moins 100 patients par jour. Parmi eux, Romuald Jeanpierre qui découvre pour la première fois l'aide humanitaire. Assimilé aide-soignant, ce sapeur-pompier alésien se dit touché par l’ampleur de la catastrophe et se sent extrêmement utile.
On voit les gens qui dorment sous des tentes, des villages rasés et au quotidien, on soigne des personnes qui ont encore des membres de leurs familles sous les décombres. Certains camarades craquent et pleurent, l’émotion sur place est forte.
Romuald JeanpierreSapeur-pompier d'Alès
La nuit, il fait jusqu’à moins 15 degrés dans cette province de Turquie. C’est une difficulté supplémentaire pour les équipes. Notamment, parce que le matériel médical ne supporte pas les températures négatives.
On avait anticipé, mais on s’attendait pas à ce niveau de froid. On a des groupes électrogènes et des canons à air chaud qui fonctionnent en permanence.
Jacques PagesLieutenant-colonel du SDIS du Gard
Autre difficulté liée aux températures négatives : l’accès à l’eau. Des tentes sont ainsi chauffées en permanence pour liquéfier l’eau qui est gelée. Si tous les aspects techniques sont désormais réglés, il est aujourd’hui question de l’organisation de l’activité de l’hôpital de campagne. L’effectif soignant est renforcé les nuits, car les arrivées sont de plus en plus tardives. « Cela est lié au traumatisme, les personnes développent des pathologies et consultent davantage le soir » précise Jacques Pages, le chef de mission.
L’hôpital de campagne a bien trouvé sa place dans le paysage de Gölbaşı. Il devrait rester opérationnel pendant un mois. Cette aide humanitaire pourrait être même prolongée bien au-delà.