C'est une médaille d'or dont la ville de Sommières se serait bien passée : celle de la plus forte augmentation de la taxe foncière en 2024. Dans cette petite cité du Gard, l'addition a flambé de plus de 45%, cette année. Au grand dam des propriétaires locaux.
Depuis une semaine, les propriétaires de maisons ou d’appartements commencent à recevoir leur avis de taxe foncière partout en France. Elle est en hausse dans l'hexagone, à Sommières dans le Gard, là, elle est particulièrement salée : plus de 45% d'augmentation !
Une bien mauvaise nouvelle pour un couple de retraités, rencontré par France 3 Occitanie. Dominique et son épouse vivent en lotissement, dans une maison de plain-pied sur un terrain de 350 mètres carrés.
Si l'an passé leur taxe foncière s'élevait déjà à 1297 euros, cette année c'est encore pire :
Nous devons débourser 600 € supplémentaires cette année ! Par rapport à la taille du terrain que nous possédons et à notre niveau de vie moyen de retraités, j’estime que c’est très cher payé.
Dominique Garcia, propriétaire à Sommières
Un héritage très lourd
Sommières détient désormais le record de France des augmentations de la taxe foncière et fait partie des 30 villes de France où cet impôt a le plus augmenté, taux communaux et intercommunaux compris.
Ce sont les élus d'opposition qui ont tiré la sonnette d'alarme. Selon eux, cette flambée est liée à une mauvaise gestion de l'ancienne et de l'actuelle municipalité : "on a dépensé sans compter ! On n'a absolument pas anticipé et on a mal géré les dépenses passées. C’est surtout ça, le fond du problème" affirme Stephane Porret, conseiller municipal (SE) d'opposition.
Pierre Martinez, maire de Sommières depuis 2020 et président du Pays de Sommières, avait pourtant organisé des réunions publiques en début d'année pour annoncer la mauvaise nouvelle. Selon lui, les finances de la ville se dégradent progressivement depuis 2018. En cause : les sommes dépensées pour la construction du lycée. Si ce dernier a été financé par la Région, la ville de Sommières a dû assumer un énorme effort d'investissement pour l'aménagement de ses alentours, sans l'aide des autres communes de l'intercommunalité, qui pourtant y envoient des élèves.
"Nous n’avions pas le choix. Le budget était en déséquilibre, la situation désespérée. C’était ça ou la gestion de la commune par des services de l’État, avec une augmentation des taux d’imposition qui aurait été catastrophiquement élevé" explique-t-il.
En 2020, cette ville de quelque 5000 habitants affichait un endettement de 20 millions d'euros. Actuellement, le ratio d’endettement de cette cité gardoise est de plus de 2000 € par habitants, un taux bien supérieur à la moyenne nationale.
Écrit avec A.Rozga.