Utilisateurs de trottinettes électriques, attention en ville ! Les accidents de la route avec ce type d'engin sont de plus en plus nombreux et de plus en plus graves. A Nîmes, les forces de l'ordre multiplient les contrôles et les sanctions.
On les appelle les utilisateurs d’EDPm, comprenez "engins de déplacements personnels motorisés". Et selon les estimations de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), ils subissent une forte augmentation de leur accidentalité : 34 trottinettistes ont perdu la vie en 2022, contre 10 en 2019.
La gravité de leurs blessures est également en forte hausse : 600 blessés graves estimés en 2022, soit 400 de plus qu’en 2019.
À Nîmes, le phénomène prend une telle ampleur au quotidien que des contrôles spécifiques se mettent en place, les policiers ciblent désormais les trottinettes électriques.
Les modèles sont de plus en plus performants et ils vont parfois à des vitesses excessives en ville. Même au centre-ville de Nîmes, qui est piéton, on a vraiment des véhicules de ce type qui circulent à vive allure.
Xavier Bernière, brigadier-chef police de Nîmes
Conflit d'usage et accidents
Du côté des usagers, on reconnaît aussi que c'est souvent l'anarchie sur les trottoirs comme sur les voies de circulation. "C’est parfois conflictuel", affirme Flavien, un usager de trottinette et de voiture interrogé dans les rues de Nîmes par France 3 Occitanie : "avec les piétons qui sont sur les pistes cyclables, des trottinettes qui prennent le pas sur le trottoir, les voitures qui se garent sur les pistes cyclables, c’est compliqué dans tous les sens. En tout cas, moi, utilisant les trois moyens de locomotions, j’essaye de respecter la réglementation au mieux".
Piétons, cyclistes, motards et conducteurs de trottinettes sont les principales victimes de la route : l’an dernier dans le Gard, parmi eux, 10 personnes sur 14 ont perdu la vie dans un accident.
On a une augmentation de la délinquance routière sur Nîmes et dans le Gard en général. Les accidents sont moins nombreux mais plus graves. Les conducteurs de trottinettes font partie des personnes vulnérables et, pour leur sécurité et la sécurité des autres, on adapte notre dispositif.
Philippe Gardais, commandant de police de Nîmes
En avril 2022, un adolescent de 13 ans est mort après être tombé de sa trottinette électrique, à Nîmes. Il avait chuté sur la tête et les secours n'ont pas pu le réanimer.
Pour s'adapter à ce nouveau mode de locomotion et aux problèmes qu'il cause, la police compte réaliser davantage de flagrants délits et va même mettre en place une patrouille banalisée.