Au deuxième jour du procès de Valentin Marcone, jugé aux assises du Gard à Nîmes pour avoir tué son patron et un collègue de travail dans une scierie aux Plantiers dans les Cévennes gardoises le 11 mai 2021, le médecin légiste a détaillé les causes de la mort des deux victimes
C'est toujours un moment délicat dans un procès d'assises. La déposition du médecin légiste. C'est son métier, Mounir Benslima chef du service de médecine légale au CHU de Nîmes a pratiqué l'autopsie des deux victimes, Martial Guérin (32 ans) et Luc Teissonnière (55 ans), tuées le 11 mai 2021 dans une scierie dans le village des Plantiers dans le Gard. Il a aussi expertisé Vincent Amalric. Le seul témoin du double crime, âgé de 19 ans au moment des faits.
Crâne fracassé
Valentin Marcone, vêtu d'un gilet pare-balles et armé d'un pistolet Sig Sauer a tiré deux fois sur son patron Luc Teisonnière. L'un des deux tirs a été mortel. Les tirs ont provoqué "un fracas osseux crânien" avec peu de chances de s’en sortir, précise le légiste.
"Il y a eu un tir de la droite vers la gauche et un deuxième intra-crânien occipital droit vers la gauche. C’est un tir mortel. Au niveau de la main gauche, l'autopsie a relevé un fragment métallique par ricochet", détaille avec précision le docteur Benslima.
- Est-ce qu’ils sont morts sur le coup ? - Oui. Le crâne a explosé . Ils n’avaient aucune chance de s’en sortir même avec un bloc opératoire à proximité.
Echange entre Rémy Nougier, avocat de la partie civile et Le Dr Mounir Benslima, légisteDeuxième jour du procès de Valentin Marcone
Pour Martial Guérin, le médecin a relevé "une entrée en temporal gauche sortie à droite". Une balle qui entre dans la tempe gauche et ressort à droite et provoque une importante hémorragie cérébrale.
Le décès de Martial Guérin est attribué à ce seul tir mortel. Il s’effondre immédiatement.
Dr Mounir Benslima, médecin légiste
"Les versions de Vincent Amalric et celle Marcone sont cohérentes", poursuit le docteur Benslima.
Le docteur a suivi Vincent Amalric, seul témoin et survivant. Hospitalisé et suivi en centre médico-psychologique, le jeune homme qui a cru qu'il allait lui aussi mourir était dans un état de stress post-traumatique important.
Les proches des victimes écoutent attentivement l'exposé de l'expert. L'accusé dans le box, continue à prendre des notes.
Le "sourire de défense" de Vincent
"Les conséquences psychologiques sont très importantes pour Monsieur Amalric qui vu son patron et son collègue se faire abattre", note le président de la cour d'assises Christian Pasta. Il a été extrêmement marqué par ses faits. Il sourit quand il parle, peut-être aussi pour se protéger.
"C’est un sourire de défense", confirme le docteur Benslima. Même s'il a repris son travail à la scierie, on ne peut pas exclure une aggravation dans le futur."
Interrogé par le président, Valentin Marcone confirme que les tirs ont été exécutés instantanément, à la suite.
Le procès de la tuerie des Plantiers a démarré mercredi 24 janvier 2024 devant la cour d'assises du Gard à Nîmes. Le verdict est attendu lundi 29 janvier.