Avec les fortes chaleurs, les maux des oiseaux se multiplient l'été. Du martinet au hibou grand-duc, en passant par le busard, les animaux ne cessent d'arriver au Centre de sauvegarde du Parc ornithologique de Pont de Gau en Camargue. Ce havre pour les bêtes à plumes cherche des bénévoles.
Avoir un appétit d'oiseau, ce n'est forcément ce que l'on croit. Les jeunes martinets, par exemple, ont besoin d'être nourris toutes les heures. Et ils sont nombreux. C'est l'espèce d'oiseau que le Centre de sauvegarde de Pont de Gau accueille en plus grand nombre. Surtout l'été.
Sur la table de Marine Vannier, l'une des soigneuses du centre, ce jour-là, un martinet blessé. Victime de la chaleur estivale, qui peut atteindre des records sous les toits, l'oisillon a choisi de faire le grand saut. Seulement voilà, il n'était pas encore tout à fait prêt à quitter le nid.
Accidents et déshydratation, fléaux de l'été en Camargue
"Quand nous, on a 35 ou 40 degrés en bas, sous les tuiles ils ont encore plus chaud, précise Marine Vannier. Du coup, les jeunes sautent du nid, même s'ils ne savent pas encore voler. Ils préfèrent se jeter hors du nid plutôt que de mourir de chaud."
Ce sont les accidents les plus fréquents dans les centres de soin pour oiseaux sauvages. Suivis par les états de déshydratation. Mais ici, on trouve aussi de gros spécimens. Arrivé complètement aveugle il y a plus d'un mois, un hibou grand duc se remet doucement. Une collision avec un véhicule ou un poteau électrique est probablement à l'origine de ses troubles neurologiques.
Grâce au traitement et à la rééducation, le rapace a retrouvé "quasiment toute sa vision à l'œil gauche et une partie sur l'œil droit", rassure Marine, avec l'espoir qu'il pourra retrouver toutes ses capacités visuelles. Et, pourquoi pas, retrouver un jour la vie sauvage.
L'envol, une récompense pour les bénévoles
C'est ce qui attend un busard. Il a passé quelque temps en volière, afin de reprendre dues forces. Mais aujourd'hui c'est le grand jour. Sous le regard des visiteurs du parc ornithologique, Marie Troulay-Wong, une bénévole du centre de soin, l'aide à prendre son envol : "On ne profite jamais assez du moment, parce que ça va assez vite, mais c'est assez gratifiant, surtout quand on les soigne et qu'on les voit dans leur pire état. Ensuite on les voit décoller et puis ça y est !" Près de la moitié des oiseaux qui séjournent ici est relâchée, guérie, dans la nature.
Chaque nouvel envol est une récompense. Marie s'est engagée pour trois semaines, bénévolement, afin d'aider au nourrissage des oiseaux. Mais le centre manque de bénévoles, l'été pour nourrir les oiseaux, l'hiver pour du petit bricolage. Avis aux amoureux des bêtes à plumes.