Depuis le début de l'année, la quantité de déchets "sauvages" a été multipliée par dix à Pont-Saint-Esprit, dans le Gard, suite à l'installation de containers pourtant censés inciter à limiter sa production personnelle de déchets ménagers.
La tâche semble sans fin. Chaque jour, depuis le début de l'année, les agents municipaux de Pont-Saint-Esprit, dans le Gard, sont contraints de ramasser près de deux tonnes de déchets laissés quotidiennement dans les rues par les usagers.
"C'est une catastrophe", s'emporte Benjamin Clemens, agent de nettoyage. "Quand on sait que le matin on doit se lever pour aller ramasser la merde de gens irrespectueux, on n'y va pas joyeux..."
Les containers de la discorde
Le phénomène date de l'installation dans la commune de containers de métal conçus pour la redevance incitative, une contribution demandée à l’usager pour utiliser le service public des déchets et qui est venu remplacer la taxe d'enlèvement des ordures ménagères. L'initiative gardoise vise à davantage inciter les usagers au tri afin de limiter leur production d'ordures ménagères. Pour ouvrir la trappe de ces grandes boîtes de métal, les riverains doivent se munir d'une carte de paiement.
Ça marche sur d'autres territoires et donc je ne vois pas pourquoi ça ne marcherait pas ici.
Claire Lapeyronie, maire de Pont-Saint-Esprit.
"Ça pose problème", témoigne Pascale del Rio, exaspérée, qui voit les déchets s'entasser à proximité de son commerce. "Pour les touristes, c'est sale, et de notre côté, on doit supporter les odeurs au quotidien."
Une amende de 135 euros
Pas de quoi remettre en cause toutefois l'installation du dispositif selon Claire Lapeyronie, maire de Pont-Saint-Esprit. "Aujourd'hui, nous ne sommes pas en position d'échec, mais je tire la sonnette d'alarme", prévient l'élue, qui rappelle que tout le monde est censé être gagnant au final. "Le but de l'opération est justement que le contribuable trie mieux et paye moins d'ordures ménagères."
Face au nombre d'incivilité croissante, l'édile a annoncé que les contrôles seraient renforcés. Les contrevenants s'exposent à une amende de 135 euros.