VIDEO. Violences conjugales : comment éviter la récidive ? Une structure unique en France travaille avec les agresseurs pour changer leurs comportements

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La cordée est une structure créée à Nîmes dans le Gard en 2020, qui accueille des personnes violentes placées sous l'autorité de la justice française. Des dispositifs sont en place pour lutter contre la récidive.
La cordée est une structure nîmoise, unique en France qui accueille les auteurs de violences conjugales, sur l'initiative de la justice française. L'objectif est de lutter contre la récidive en changeant le comportement des agresseurs. ©France Télévisions

Face aux violences conjugales que peut faire la justice ? Les femmes sont-elles mieux écoutées qu’avant ? Parmi toutes ces questions, celle de la récidive est cruciale. Comment l’éviter ? A Nîmes dans le Gard, une structure accueille et travaille avec les auteurs de violences pour changer leurs comportements.

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Les violences conjugales, un sujet qui fait froid dans le dos. Chiffres à l’appui, le décompte est glaçant. La France compte en moyenne un féminicide tous les trois jours. Selon les dernières statistiques pour le mois de janvier 2024, dix féminicides ont eu lieu dans le pays et l'Occitanie n’est pas épargnée.

Si depuis le grenelle des victimes de violences conjugales en 2023, des dispositifs de protection ont été mis en place comme le téléphone "grave danger" qui permet de prévenir rapidement les forces de l’ordre, un des problèmes cruciaux reste la récidive. Alors, comment l’éviter ?

A Nîmes, dans le Gard, une structure accueille des personnes à l’origine de violences conjugales. C’est un des rares centres de ce type en France. Alexandre Grellier et Dalila Iberrakene, journalistes à France 3 Occitanie, ont suivi le travail réalisé au sein de l'association.

Une structure pionnière en matière de prévention

La Cordée est une structure pionnière en matière de prévention de violences conjugales. Créée en 2020 et financée par le ministère de la justice, l’association intervient pour écarter l'agresseur du domicile conjugal. Un centre ouvert à toutes personnes, hommes ou femmes, de tous âges, bien que les résidents soient majoritairement des hommes, tous auteurs de violences conjugales envers leurs conjointes ou ex-conjointes. 

Les personnes accueillies sont confiées par la justice française et suivies par le SPIP, Service pénitentiaire d’insertion et probation. L'objectif de l'association nîmoise est de prendre en charge les auteurs de violences pour changer leurs comportements. 

Quand on place quelqu’un dans ce dispositif, on a pour objectif que la personne ne recommence pas à l’issue de ce placement. On va lui donner des outils pour s’en sortir.

Samira Khelaifia, directrice pénitentiaire d’insertion et de probation au SPIP Gard/Lozère

L’association compte vingt appartements. Les personnes sont placées à l’initiative de la justice et restent environ de 4 à 6 mois dans la structure. Elles n’ont pas le droit de sortir du logement entre 22 heures et 8 heures du matin. Le reste du temps, elles sont soumises à des ateliers et RDV obligatoires dans le cadre de leur suivi régulier avec les psychologues, éducateurs et animateurs.

Chaque mois les services du SPIP font le point pour évaluer les progrès et les difficultés de chaque personne placée. 

Changer les comportements pour éviter la récidive

Sébastien*, auteur de violences conjugales, fait partie des résidents. Après des menaces téléphoniques envers son ex-conjointe malgré les mesures d’éloignement, il a été condamné à 15 mois de prison. Le placement à la Cordée constitue pour lui un aménagement de peine : "Venir ici, ce n'était pas mon choix, c'était une obligation" explique t-il.

Pour la suite de sa peine, il sera encadré avec l’obligation de participer à des ateliers chaque semaine : Par exemple : écriture, expression, escalade, etc. Des activités mises en place pour mobiliser les ressources des personnes placées, pour mieux analyser leurs émotions, moins les subir et au final mieux les exprimer. 

Nous, on fait l’hypothèse que la violence est une réponse à l’absence de mots. Je n’arrive pas à m’exprimer donc je crie, et comme je ne suis pas entendu, je tape (…)

Camille Maridet-Juan, directeur de la cordée

Dans le cadre de groupes de parole, les auteurs de violences sont conviés à se livrer dans un espace confidentiel. Un temps collectif où chacun est amené à prendre conscience de la gravité de ses actes. "Comme on a tous le même vécu et les mêmes problèmes, c’est plus facile d’en parler ici qu’avec des collègues ou même ses parents" explique Daniel*, un des résidents,

Verbaliser pour sortir du déni et de la minimisation, une étape repérée comme étant cruciale pour éviter la récidive.

Les prénoms ont été modifiés pour préserver l'anonymat des personnes*.

Un reportage à voir dans l'émission "Enquêtes de régions : écouter et réparer" consacrée aux violences conjugales, présentée par Anne-Sophie Mandrou et Nicolas Albrand. A retrouver sur France.tv

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