"Violent et malveillant": des soignants non vaccinés dénoncent la “maltraitance institutionnelle”

Des soignants du CHU de Nîmes ont créé le Collectif Santé Liberté Unité pour interpeller sur la manière dont ils sont traités par leur hiérarchie. Non vaccinés, ils sont suspendus depuis le mois de septembre.

Cela fait maintenant 5 mois que des soignantes du CHU de Nîmes sont suspendues pour avoir refusé de se faire vacciner.

Martine est l’une d’entre elles. Infirmière de bloc opératoire, elle a réalisé toute sa carrière en milieu hospitalier, soit plus de 22 ans. Sa lettre de suspension, elle l’a reçue alors qu’elle se trouvait au bloc, en plein milieu d’une opération. “Ma carrière s’est arrêtée ce jour-là", sanglote-t-elle, encore très émue par les événements. "Ça a été violent et malveillant. Je suis un être humain, j’ai exercé dans ces hôpitaux pour soigner des personnes. Ce jour-là, je me suis dit “mais c’est pas possible que ça se passe comme ça !” Et ça s’est passé comme ça pour moi mais pour d’autres collègues aussi.” 

Aucune communication possible

Elles dénoncent aujourd’hui les méthodes de leur direction : pas d'indemnités pour les employés en arrêt maladie, ni de régularisation des congés payés et heures supplémentaires déjà effectuées.

Depuis le mois de septembre, nous sommes mis en marge de la société et précarisés pour avoir simplement fait un choix légitime qui est celui de préserver notre intégrité physique en refusant ces injections

Sandra, infirmière anesthésiste suspendue

Elles déplorent le “mépris permanent” de leur hiérarchie. “Il y a une rupture de communication entre la direction et nous”, s’alarme Sandra, une infirmière anesthésiste suspendue. “Ils restent sourds à nos courriels, à nos recommandés avec accusé de réception et nous n’avons aucun moyen de communiquer avec eux aujourd’hui. Et c’est vraiment quelque chose que l’on dénonce parce que c’est de la maltraitance.”

Un profond sentiment de trahison

Une situation difficile à accepter pour ces soignantes. En particulier après avoir été applaudies pendant le confinement. “Ce qui me fait le plus mal à l’heure actuelle c’est de me dire que je me suis dévouée et que la récompense s’est de me retrouvée jetée à la rue comme une malpropre”, déplore Nathalie, elle aussi infirmière de bloc opératoire suspendue. “C’est de la trahison, de la colère et de l’injustice.”

Malgré plusieurs recours en justice, aucune démarche du collectif n'a pour le moment abouti. Si elles militent aujourd'hui pour défendre leurs droits, elles pensent déjà à leur reconversion professionnelle. 

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