La chambre d'agriculture du Gard a lancé une expérimentation à grande échelle pour tester de nouveaux cépages de vignes, plus résistants face aux effets du réchauffement climatique. Elle devrait permettre d'adapter le vignoble aux épisodes de sécheresse amenés à se multiplier.
Ils n'ont encore que des noms de codes. Demain, ils remplaceront peut-être le Merlot, le Grenache ou la Syrah dans les bouteilles de Costières de Nîmes ou de Côtes du Rhône. La Chambre d'Agriculture du Gard a décidé de tester des dizaines de nouveaux cépages pour parer au changement climatique qui pourrait menacer le vignoble gardois.
Cette expérimentation a lieu notamment à Saint Gilles dans le Gard. "Chaque rangée, c'est un cépage diffèrent. Ici, on est dans la partie "tolérant" à la sécheresse, donc c'est des cépages qui viennent très souvent du sud de la Méditerranée, grecs, italiens, espagnols ou portugais par exemple", explique Anne Sandré, responsable du service viticulture.
Le Gard compte aujourd'hui 53 0000 hectares de vignes. Seule une petite partie pourra être irriguée pour faire face à des étés plus chauds et des printemps plus secs.
Une cartographie des cépages
L'objectif de l'expérimentation menée en partenariat avec la Région et le Département est d'offrir une cartographie de ces nouveaux cépages avec leurs atouts et leurs faiblesses, afin d'aider les vignerons à prendre des décisions.
''Nous ne sommes pas là pour dire aux vignerons : il faut que vous plantiez telle variété ou telle espèce. On est là pour dire : si vous souhaitez planter telle variété, voici les conditions selon lesquelles vous pouvez les planter et voici les résultats que nous avons obtenu ici sur un site pilote," détaille Philippe Cavalier, président de la station de recherche Sudexp.
Il s'agit de trouver de nouveaux cépages adaptés aux habitudes de consommation des amateurs de vins gardois. ''Il faut qu'il y ait un équilibre entre un rendement correct, une tenue de la vigne qui soit correcte. Et lorsque l'on fera les essais en vinification, que cela corresponde à un produit et un marché similaires à ce que l'on propose actuellement pour ne pas perturber le consommateur", conclut Patrick Compan, Vice-Président de la Chambre d'Agriculture du Gard.
Une vraie course contre la montre face à l'évolution du climat, pour préserver l'avenir de la viticulture gardoise.
Ecrit avec Jérome Curato.