Début 2022, Emmanuel Macron annonçait la construction de six nouveaux EPR2 en France. Le site nucléaire du Tricastin dans la Drôme est en concurrence avec celui de Bugey dans l'Ain pour accueillir 2 réacteurs. Le choix doit être annoncé d'ici juin 2023. Dans le Gard voisin, les professionnels du secteur encouragent le projet pour dynamiser l'économie et l'emploi du département.
Les six futurs EPR2 seront construits par paires. Les deux premiers à Penly, en Seine-Maritime et les deux seconds à Gravelines, dans le Nord.
Le lieu d'implantation du 3e site n'est pas encore officiellement tranché, mais il devrait être choisi dans la vallée du Rhône, au Tricastin ou au Bugey.
Verdict en juin 2023.
8.000 emplois directs créés
Le Gard est avec l'Hérault et les Pyrénées-Orientales parmi les départements de France métropolitaine où le taux de pauvreté (20%) et le taux de chômage (10%) restent les plus importants. Jusqu'à 21% de chômeurs à Bagnols-sur-Cèze, 19% à Pont-Saint-Esprit ou encore 15% à Saint-Julien-de-Peyrolas. Ils sont respectivement en moyenne de 15% et 7,5% en France.
Dans le Gard rhodanien, les professionnels du nucléaire et du BTP poussent la candidature du suite du Tricastin implanté depuis 1974 aux confins de la Drôme, du Vaucluse, de l'Ardèche et du Gard.
Car selon eux, un tel projet pourrait créer près de 8.000 emplois directs et permettrait de pérenniser les nombreuses entreprises locales qui interviennent aussi sur le site nucléaire de Marcoule.
Marcoule est en démantèlement, le projet Astrid de prototype de réacteur nucléaire 4e génération refroidi au sodium est au point mort, les réacteurs actuels d'EDF Tricastin sont en prolongation de vie de 10 à 20 ans, ces 2 EPR à construire sont une aubaine industrielle et économique. Le temps de les construire et les mettre en exploitation, cela pérénisera l'emploi jusqu'en 2040.
Julien Feja, président du Collectif en soutien à l'EPR2.
Les entreprises du Gard réclament l'EPR2
L'entreprise CIMAT, basée à Laudun-l'Ardoise, emploie 145 salariés et travaille uniquement pour le secteur nucléaire. Avec la construction de 2 réacteurs EPR2 à proximité, elle devrait voir son activité augmenter de 25%.
"En amont, il y a le génie civil et les infrastructures, ensuite il y a la fabrication, l'installation, les essais et la mise en service, ce sont des contrats pour 15 ou 20 ans. Et après, il y a l'entretien, la maintenance industrielle pour 40 ans" explique Didier Giffard, directeur de la société CIMAT.
Des retombées économiques qui pourraient bénéficier à tout le bassin d'emploi à 100km autour du Tricastin.
Dans le BTP, par exemple, ce professionnel se prépare à une hausse de 30% de son activité.
"Nous, on sera impacté par tout ce qui est indirect. Implantations d'entreprises, démolitions et constructions de logements, terrassements, tous les travaux publics" espère Anthony Roumeas, dirigeant d'une société de BTP.
Une manifestation de soutien au projet est organisée, à Bollène, le 19 avril prochain. Si le site est sélectionné, le chantier pourra débuter en 2030-2032 pour une mise en service des réacteurs en 2042-2044.
Ecrit avec Camille Astruc.