Nucléaire : la ministre de l’Industrie Agnès Pannier-Runacher dans le Gard pour un déplacement consacré au renforcement de la filière

La ministre s'est rendue au lycée Albert Einstein, à Bagnols-sur-Cèze puis sur le site Orano-Melox de Chusclan. Agnès Pannier-Runacher venait inaugurer l'école des métiers du nucléaire portée par l'entreprise Orano-Melox sur le site de Marcoule.

Agnès Pannier-Runacher a d’abord visité le lycée Albert Einstein à Bagnols-sur-Cèze. Un établissement qui propose des formations professionnelles pour la filière nucléaire, soutenu par le gouvernement au travers de France Relance. La ministre a échangé avec des élèves, ainsi que le proviseur du lycée et la présidente de l’Université des métiers du nucléaire (UNM), sur les besoins en compétences et les opportunités d’emplois à venir. Elle a signé une convention entre l’Université des métiers du nucléaire et le lycée Albert Einstein.

Arrivée sur le site Orano-Melox de Chusclan, la ministre met les gants pour la démonstration, mais elle est là pour porter un message sans ambiguïté : le candidat Macron veut redorer l'image du nucléaire français.

"Notre enjeu, c'est de constater qu'aujourd'hui vous avez un foisonnement de recherches fondamentales et de développement autour du nucléaire au plan mondial. On le voit aux Etats-Unis, on le voit au Canada, on le voit au Royaume-Uni, on le voit en Chine. Nous sommes un grand pays du nucléaire, nous devons le rester et nous devons investir", affirme Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l'Industrie.

Investir par exemple dans la future Ecole des Métiers du Recyclage Nucléaire, sur le site même de Marcoule. 

Le plan France Relance injecte 18,7 millions d'euros sur trois ans dans cette école où 250 salariés et sous-traitants seront formés chaque année.

"L'objectif, c'est d'abord de former sur des maquettes physiques pour reproduire des gestes techniques qui sont réguliers, ou même des gestes de maintenance pour agir rapidement lorsqu'on est en milieu radioactif. On peut apprendre plus sereinement", détaille Jacques Prax, chargé de projet Ecole des Métiers Melox.

"L'école est sur place, et c'est ouvert à l'ensemble de nos salariés et de nos sous-traitants de maintenance et de sûreté. Il faut pouvoir compléter nos formations académiques par rapport à nos spécificités et c'est là qu'intervient notre école des métiers", conclut Arnaud Capdepon, directeur d'Orano-Melox. 

Un milliard pour relancer le nucléaire 

En visite à Belfort jeudi 10 février 2022, Emmanuel Macron a fait part de sa volonté de relancer l'énergie nucléaire en France.

Dans le cadre de France 2030, ce sont près de 2 milliards d’euros qui seront dédiés à l’innovation et au soutien à l’industrialisation de nos moyens de production d’énergie renouvelable et nucléaire et de gestion du système électrique.

Communiqué de presse Ministère de l'Industrie

"A l’horizon 2050, l’essentiel de notre parc de production aura été renouvelé. Un effort industriel massif de déploiement des énergies renouvelables (EnR) et la construction de nouveaux réacteurs nucléaires sont donc nécessaires dès aujourd’hui pour répondre à cet enjeu. Les réseaux électriques seront profondément transformés", déclare Emmanuel Macron dans ce communiqué. 

Le plan France 2030 consacrera 50 % de ses investissements à la décarbonation de l’économie et 50 % à des acteurs émergents porteurs d’innovation. 

Au-delà de la construction de nouveaux réacteurs reposant sur la technologie française EPR2 qui constituent la solution sur laquelle la France va investir à moyen terme, la filière nucléaire veut continuer d’investir massivement et durablement dans l’innovation. 

Les SMR 

Cela passera notamment via la construction de nouveaux EPR et le lancement futur d'un prototype d'un SMR, un mini-réacteur nucléaire.

Le président affirme qu'"un appel à projets sera soutenu à hauteur d'un milliard d'euros par France 2030" pour mener ce projet à bien. 

Les SMR sont des réacteurs nucléaires de petite taille, où les composants sont quasiment tous miniaturisés. Leur puissance est moindre, le commissariat à l'énergie atomique estime leur puissance comprise entre 50 et 500 mégawatts, quand leur grand frère est capable de fournir de 900 à 1 450 mégawatts. 

Ils sont nettement moins imposants que les réacteurs classiques, et sont censés rejeter moins de déchets.

A ce jour, aucune usine dans le monde n'est en capacité de produire un tel réacteur, malgré environ 70 projets actuellement lancés. Emmanuel Macron s'est fixé comme objectif d'avoir un prototype en France d'ici 2030. 

Les anti-nucléaire montent au créneau   

De son côté Greenpeace montre au créneau et dénonce une politique anti-écologique et qui ne permet pas l'autonomie énergétique du territoire. . 

"Foncer dans le mur en espérant qu’il s’écarte, n’a jamais été une solution. On ne le répètera jamais assez mais le nucléaire est trop lent à déployer face à l’urgence climatique, trop cher et trop peu résilient face aux aléas climatiques de plus en plus fréquents", dénonce l'association écologique. 

"L'enjeu de la transition énergétique se joue dans les 10 années qui viennent et les réacteurs actuellement en service seront arrêtés pour la plupart d’ici 10/15 ans. Il faut développer dès maintenant des solutions fiables", conclut-elle à l'annonce du Plan France 2030 du gouvernement. 

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