Témoignage. Colère des agriculteurs. "Un mec qui vit tout seul, qui est très endetté , il parle à qui ? A sa corde ?"

Publié le Mis à jour le Écrit par Bussy Eloïse et Caroline Agullo
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Les agriculteurs ont maintenu le blocage sur l'autoroute A9, ce lundi 29 janvier dans le Gard, à Nîmes. Ils étaient plusieurs centaines à se retrouver dans la nuit pour faire entendre leur voix. Le blocage était encore en cours ce mardi matin.

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En pleine nuit, sur l'autoroute A9, à Nîmes, ils entretiennent le feu pour réchauffer les troupes.

Plusieurs centaines d'agriculteurs étaient présents ce 29 janvier dans le Gard pour faire perdurer le mouvement de colère.

“Il y a une solidarité, il y a beaucoup de monde qui vient nous apporter de la nourriture, se réjouit Éric Nègre, trésorier de la FDSEA du Gard. Hier, un restaurant sur Salinelles nous a amené un gratin dauphinois. Hier soir, un pizzaïolo de Manduel qui nous a apporté des pizzas. Ça nous soutient, ça nous aide, et pendant ce temps, on peut s’occuper d’autre chose".

Parmi les personnes présentes, certains sont aussi extérieurs à la profession. "Je travaille dans le BTP, mais on est obligé de participer à cette cause parce que cela touche tout le monde. Sans eux, il n'y a pas de nourriture, de légume, de viande...", explique Stéphane Noël. Depuis le matin, il s'occupe de faire cuire les grillades pour les personnes présentes.  

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Les agriculteurs étaient présents sur l'A9 à Nîmes ce lundi 29 janvier. ©Caroline Agullo et Franck Detranchant / France TV

"On avait des divisions entre nous, elles se sont estompées"

Sur place, des exploitants, ouvriers agricoles, apprentis, membres de différents syndicats ou non affiliés sont réunis."On avait des divisions entre nous, elles se sont estompées. On a besoin d'être ensemble pour mener le combat", affirme Jean-Marie Triboulet, viticulteur à Gailhan. "Je pourrais rentrer chez moi, si je voulais. Je suis bien là. Vous croyez qu'un mec qui vit tout seul, qui est endetté jusque-là, il parle à qui ? À sa corde ?", réagit Gilles Vidal, vigneron.

À lire aussi : Colère des agriculteurs : opération escargot sur l'A 75, perturbations sur l'A9, l'A 54 et le réseau secondaire

"Ça me donne de la force, parce qu'on a tous les mêmes principes", estime quant à elle Laura Frasca. Elle doit s'installer comme éleveuse d'ovins d'ici l'an prochain. “Ce que l’on fait, c’est plus cher parce qu’on le fait bien, et on ne peut pas le faire avec les moyens qu’on nous donne [...] Je suis sûre que je veux faire ce métier, parce que je veux donner un avenir à mes enfants”.

Les agriculteurs bloquaient toujours, ce jeudi 30 janvier, l'A9 entre Gallargues et Orange en direction de Lyon et entre Nîmes Est et Gallargues en direction de l'Espagne. "Nous allons déposer ce que l'on a [dans les tracteurs, NDLR.] et partir", affirme ce mardi midi David Sève, président de la FDSEA du Gard. Il annonce des opérations "dans les supermarchés" de la ville dans l'après-midi.

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