C'est tout nouveau en matière de bouvine. La Fédération française de la course camarguaise vient de lancer des journées de détection de raseteurs ouvertes à tous, à partir de 13 ans. L'objectif est de recruter de nouveaux licenciés.
Nous sommes mercredi, sous le soleil des arènes de Sommières. 18 jeunes sont sur la piste, prêts à participer pour la première fois à un échauffement de raseteurs…
En une heure, ils doivent convaincre et montrer qu’ils sont aptes à se retrouver face au taureau. Ce jour-là, 15 d’entre eux réussiront cette première étape de la journée de détection.
On arrive rapidement à voir les facultés d'un jeune, à savoir, motricité, coordination et saut. Il faut qu'il soit rapide, véloce et surtout à l'aise et lucide face au cocardier. Qu'il ne panique pas.
Christopher Berraho, préparateur physique.
A 13 ou 14 ans, il faut en fait de la volonté et du courage pour descendre dans l'arène.
Les jeunes à l'épreuve du taureau
Après l'échauffement, 2e étape, pour faire les premiers rasets, un jeune biòu entre en piste. La course est encadrée par l’école taurine de Sommières et la FFCC, Fédération française de la course camarguaise, basée à Nîmes.
Mais pour cette initiation, pas de crochet pour l'apprenti raseteur, pas de cocarde, de trophée sur le taureau qui évolue avec les cornes emboulées donc sous protection.
"C'est rassurant. Tout le monde te dit comment faire, comment partir, et petit à petit, on apprend", explique un jeune homme un peu essoufflé par sa course. "C'est trop bien, le taureau, c'est ma passion. Il y a un peu de risque et de stress mais ça va" s'enthousiasme un adolescent.
Avec ces journées de détection lancées en septembre, la fédération espère attirer de nouveaux jeunes. Car ils sont de moins en moins nombreux à intégrer les écoles taurines de raseteurs.
Avant, le taureau, c'était la tradition dans les villages de Camargue et une vocation. Il n'y avait pas grand chose d'autre à faire. Aujourd'hui, les jeunes sont plus urbains et avec la télé, Internet et les jeux en ligne, ils ont plein d'occupations.
Stéphane Badia, éducateur fédéral.
En 2020, la FFCC comptait près de 2 000 licenciés, à 85% des hommes.
Trois départements en France représentent 97% des effectifs, le Gard (40%), les Bouches-du-Rhône (32%) et l'Hérault (25%).
Ces journées d'initiation à la bouvine permettent également d’essayer la discipline sans avoir à payer les 79 euros annuels de la licence. L’occasion de découvrir un sport local, traditionnel et peut-être de conforter ses capacités et sa passion naissante...
Ecrit avec Pauline Pidoux.