C’est l’histoire d’un bouc qui sera peut-être sauvé par Facebook. Des centaines d’internautes ont répondu à l’appel au secours d’un promeneur et ont inondé de courriels la mairie d’Allègre-les-Fumades (Gard) afin d’éviter le placement de l’animal, accusé d’avoir bousculé un randonneur. Epilogue attendu lors du conseil municipal du 20 janvier.
Le chemin de randonnée qui monte à la chapelle Saint-Saturnin d’Allègre-les-Fumades (Gard), en pleine forêt, a beau être rocailleux et nécessiter une trentaine de minutes de marche, il est très fréquenté. Et pas que par les randonneurs. Depuis 2013, un bouc sauvage l’emprunte régulièrement, alléché par les sacs des promeneurs souvent remplis de victuailles. Jusqu’ici, aucun incident n’avait été signalé.
Mais il y a près d’un mois, un groupe de marcheurs s’est plaint à la gendarmerie. L’un d’entre eux aurait été bousculé par l’animal. Sommée de réagir, la mairie, responsable légalement en cas d’accident, a aussitôt fait apposer un panneau incitant à la vigilance "dans l’attente d’une solution de placement".
Un vieux bouc habitué aux humains ?
Une expression qui a fait bondir non pas le caprin, mais un internaute du village voisin de Rousson, habitué des lieux, outré par le sort qui semblait réservé au vieux bouc. Denis Robert nous explique l’avoir lui-même côtoyé deux ou trois fois, sans conséquence :
La dernière fois, j’étais avec mon fils de 9 ans. On s’est assis sur les marches de la chapelle pour casser la croûte et le bouc est venu tout de suite. C’est sûr qu’il est imposant avec ses cornes d’un mètre cinquante d’envergure, il faut faire attention à ses mouvements de tête, mais il n’est pas agressif et il est habitué à rencontrer les gens du coin, même si ça reste un animal sauvage.
Denis Robert, internaute défenseur du bouc
Mobilisation en ligne
Il estime que le bouc a toute sa place en ces lieux. Selon lui, la cohabitation entre les humains et la bête s’est toujours bien passée, ce que confirme la maire de la commune, Geneviève Coste. Depuis que Denis Robert a partagé son indignation sur Facebook, la municipalité a reçu 2 à 300 courriels prenant fait et cause pour le bouc et réclamant son maintien dans son milieu naturel.
L’édile a donc décidé d’ajouter une question annexe au prochain conseil municipal du 20 janvier 2022 afin d’en débattre :
La Sécurité Civile m’a dit de l’abattre : je n’y tiens absolument pas ! Le problème, c’est qu’on ne trouve pas de structure de placement car les caprins peuvent être porteurs de la brucellose. Moi, je souhaite qu’il reste, c’est un vieux bouc. Il y a 4 ou 5 ans, ils étaient deux, l’autre a dû mourir, lui est resté. Mais je tiens à ce que mes collègues élus soient d’accord et bien conscients des enjeux.
Geneviève Coste, maire (SE) d’Allègre-les-Fumades (Gard)
La mairie prête à reculer
La solution retenue pourrait être d’apposer davantage de panneaux alertant les randonneurs de la présence de l’animal et les invitant à la prudence.