Une délibération du conseil municipal de Béziers, dans l'Hérault, dont le maire Robert Ménard est proche du Front national, a été adoptée, portant création d'une "garde biterroise". Le maire de Béziers a décidé de "maintenir le cap" malgré un rappel à l'ordre très ferme du préfet de l'Hérault.
Bras de fer avec le préfet de l'Hérault
Alors que Robert Ménard s'est engagé dans un bras de fer avec le préfet de l'Hérault Pierre de Bousquet, qui lui a demandé à plusieurs reprises de renoncer à ce projet controversé, la délibération a été adoptée à 35 voix pour.
Les 13 membres de l'opposition se sont en revanche prononcés contre cette "garde", que ses détracteurs n'hésitent pas à qualifier de "milice".
Les personnes appelées à servir dans la Garde biterroise sont des citoyens volontaires, dont l'expérience et la qualification (anciens gendarmes, militaires, policiers ou sapeurs pompiers à la retraite) les amènent à apporter leur aide à la collectivité dans un contexte marqué par l'état d'urgence", selon le texte soumis au vote.
S. Banus et E. Garibaldi
"Alerter les forces de l'ordre"
"Leurs missions consistent essentiellement en des gardes statiques devant des bâtiments publics et des déambulations sur la voie publique. Ils devront alerter les forces de l'ordre (police nationale et police municipale) en cas de troubles à l'ordre public ou de comportements délictueux", poursuit le texte.
"Ils ne sont pas dépositaires de l'autorité publique et ne seront donc pas amenés, quelles que soient les circonstances, à participer à des opérations de maintien de l'ordre ou à constater des infractions", ajoute encore la délibération.
Interview de Robert Ménard le 1er décembre à Béziers lors de l'annonce de la créaction de sa "Garde biterroise"
France 3 LR
"Évidemment pas armés"
Et de préciser : "Les citoyens appelés à rejoindre la Garde biterroise ne relèvent pas de l'autorité fonctionnelle du chef de la police municipale. Ils ne seront bien évidemment pas armés. Leur rôle ne se confond pas avec celui des forces de l'ordre mais vise par leur action vigilante, à soulager les autorités de police en leur permettant de se concentrer sur leurs fonctions régaliennes."
Récit : J. Y. Blanc
Ménard "maintient le cap"
Le 8 décembre dernier, Robert Ménard avait affirmé qu'il "maintiendrait le cap" de son projet controversé, malgré un rappel à l'ordre très ferme du préfet qui estimait que cette "garde" remettait en cause les accords passés entre l'Etat et la municipalité en matière de police municipale.
Le maire pro-FN, qui présente sa "garde biterroise" comme un "succès" avec au moins 80 volontaires recrutés, a dit la semaine passée s'attendre à ce que le préfet saisisse le Tribunal administratif après le vote de la délibération.