Cinq militants pour le climat, accusés de vol en réunion après avoir décroché trois portraits d'Emmanuel Macron en 2019 dans des mairies du Gers, ont été relaxés, ce 27 octobre. Ils avaient enlevé ces portraits pour dénoncer l'inaction sociale et climatique du gouvernement.
Le tribunal correctionnel d'Auch a relaxé mardi cinq militants écologistes qui avaient décroché le portrait d'Emmanuel Macron de trois mairies du Gers l'été 2019. Le tribunal a retenu la liberté d'expression comme motif légitime.
Le recours à ce motif pour appuyer la relaxe constitue une "première" depuis le début d'une série de procès similaires de décrochage du portrait présidentiel dans tout le pays,
Dénoncer l'absence de politique climatique du gouvernement
Ces activistes du collectif Action Non Violente (ANV) COP 21 Auch, deux femmes et trois hommes, avaient retiré des portraits du chef de l'Etat entre les 8 juin et 16 juillet 2019, dans les mairies de Castelnau-Barbarens, Barran et Saint-Jean-le-Comtal, trois communes situées près d'Auch. Ces militants souhaitaient dénoncer ce qu'ils jugeaient comme "l'absence d'une politique sociale et climatique forte de la part du gouvernement". Poursuivis pour vol en réunion, ils encouraient cinq ans de prison et plusieurs milliers d'euros d'amende.Un débat d'intérêt général
Le tribunal a considéré que l'infraction de vol était constituée mais ils ont retenu qu'il s'agissait d'une "action de protestation politique s'inscrivant dans un débat d'intérêt général, nécessitant donc une protection renforcée de la liberté d'expression", qui neutralise l'infraction pénale, a précisé Pierre Roujou de Boubée, avocat de la défense.[DÉLIBÉRÉ]
— Alternatiba/Anv-Cop21 Auch (@AuchTour) October 27, 2020
Relaxe pour les 5 Décrocheur·ses de portraits, au nom de la liberté d'expression ! ?
Le tribunal a estimé que cette action non-violente s'inscrit dans un débat d'intérêt général sur l'urgence climatique ! Elle est donc légitime✊#Libertedexpression #decrochonsmacron pic.twitter.com/P1vYQgjJLa
Au total, une trentaine de procès similaires, dans la lignée de la campagne de désobéissance civile "Décrochons Macron" du mouvement Action non-violente COP21 (ANV-COP21) ont déjà eu lieu ou doivent se tenir prochainement.