Depuis le mois de Juillet, la clinique de Gascogne basée à Auch est en redressement judiciaire. Tous les ans, ses propriétaires perdent 1 M€. Pour l'heure il n'y a pas de repreneur. L'ARS d'Occitanie mise sur une collaboration avec l'hôpital d'Auch.
Placée en redressement judiciaire, la clinique de Gascogne qui emploie 110 salariés n'a plus que 2 mois pour trouver une solution durable. Sinon ce sera la fin de l'unique clinique du département.
Un loyer trop cher, des locaux trop exigus
Pour les plus anciens, c'est "la clinique Carlier" du nom de son fondateur. Mais depuis elle a été rachetée, par le groupe Vitalia, puis Elsan et désormais Clinavenir.
Comme pour d'autres, la pandémie de covid n'a rien arrangé. Mais aujourd'hui la situation est critique et si aucune solution n'est trouvée d'ici fin novembre, la clinique fermera. "Ce qui plombe les comptes c’est le loyer qui s’élève à 900 000 € par an, déclare Justine Boyer du syndicat FO et infirmière à la clinique. Les locaux sont assez anciens, la surface non extensible. Il faudrait plus d’activité pour couvrir les frais. Toutes les charges sont pour la clinique. La dette est de 8 M € et tous les ans le déficit s'élève à 1 M d’€."
Un cabinet d’expert a été embauché par Clinavenir. Ils ont tenté de réorganiser certains services, de modifier des choses mais rien de probant n'a été trouvé. "C'est compliqué, on manque de trésorerie et de matériel. On se fait dépanner par l’hôpital pour certaines fournitures. Les labos ne nous livrent plus. On ne sait pas à quelle sauce on va être mangé. On fait le travail tous les jours pour le patient. On veut alerter la population gersoise", reconnaît Jeanne d’Halluin, une autre infirmière.
Un mariage forcé avec l'hôpital d'Auch ?
Depuis le mois de juillet, les différents acteurs cherchent une solution. L'ARS a beaucoup aidé la clinique, le député de la circonscription a rencontré le personnel. Mais pour l'instant, la seule solution trouvée serait de mettre en place un GCS, un groupement de coopération sanitaire. "Au moment du redressement, le directeur de l'ARS d'Occitanie aurait dit qu’il fallait accélérer le projet pour sauver l'activité chirurgicale, déclare Justine Boyer Si c'était fait rapidement, l'ARS serait prêt à nous aider. Mais l'hôpital est opposé au projet. Il a peur d’avoir à assumer des déficits, des dettes. L'ARS de son côté ne veut pas d'un repreneur privé car ils savent que ça ne marchera pas."
L'alternative à la fermeture serait donc un mariage avec l'hôpital, dans de nouveaux locaux communs (car ceux de l'hôpital d'Auch sont aussi vétustes), sous l'arbitrage de l'ARS.
Pour l'instant, les Gersois n'ont pas vraiment pris conscience de la situation et des conséquences d'une fermeture de la clinique de Gascogne. Alors jeudi et vendredi prochains, le syndicat FO va aller tracter et rencontrer la population sur le marché d'Auch.
Les salariés comme les usagers redoutent une fermeture qui obligerait les patients de la clinique à devoir se faire soigner ailleurs. Sachant que sur Agen et Toulouse, tout est déjà saturé.