Elle nous a envoyé plein de photos avec des perruques multicolores. Séverine met de la couleur sur le noir de son cancer du sein. Elle se bat avec beaucoup de courage et un flot de fantaisie. Ce dimanche après-midi elle participera à une course solidaire qui permettra de lever des fonds pour lutter contre la maladie.
La vie est loin d'être rose quand on est atteint d'un cancer du sein. Mais il y a "Octobre rose" ou le "Triathlon des Roses" pour parler de la maladie et recueillir des fonds. Cette course est dédiée aux femmes qui veulent se dépasser et se battre. Séverine fait partie de celles-là. Elle participe aujourd'hui à cet événement.
"Madame vous avez un cancer du sein il est très agressif il faut aller vite."
C'est toujours un choc. Des douleurs mais on se rassure. Ca perdure mais ça passera. Séverine a 43 ans cette année. Elle vient d'être maman d'une petite fille et elle se dit que c'est certainement dû à l'allaitement. "J'ai été diagnostiquée car je suis allée voir mon médecin pour lui montrer une boule que je pensais anodine, persuadée que c'était un reste de mon allaitement."
La routine en apparence mais des vérifications s'imposent. "J'ai compris mais refusais d'y croire quand le radiologue m'a dit que ce n'était pas l'allaitement et quand il a voulu inspecter sous mon bras lors de l’échographie. Deux jours après, biopsie.1 semaine après, l'annonce : Madame vous avez un cancer du sein il est très agressif il faut aller vite. On va enlever la tumeur la semaine prochaine."
Pas vraiment préparée à ça. Et pourtant... 8 mois auparavant, elle était avec sa petite fille aux obsèques de sa maman. Morte à 59 ans... d'un cancer fulgurant. "Comment vous dire.....le ciel m'est tombé sur la tête. Je me suis vue dans la tombe quand le médecin m'a dit que chez moi aussi le cancer avait poussé."
Se battre pour soi et pour les autres
Il est toujours trop tôt pour affronter la maladie. L'adage populaire dit que "tout ce qui ne tue pas rend plus fort". Franchir ce sommet, ce cap n'est pas chose facile. Séverine fait partie des battantes donc pas question de sombrer. Elle affronte et se prend en photos pour se mesurer à la maladie.
Elle doit d'abord accepter la maladie, se rendre dans les hôpitaux. "Tout s'est enchaîné, opération, chimio, ré opération car il était partout dans mon sein."
Il faut se battre, ne pas sombrer, faire comme si tout allait bien aussi pour son bébé. "Le crâne chauve je me suis mise en mode clown. L'objectif étant de faire rire ma fille et dédramatiser. J'ai commandé un wagon de perruques et d'accessoires et je suis rentrée sur scène pour faire le show. Je me suis amusée à me déguiser.... Le vendredi matin l'infirmière avait droit à une Séverine différente à chaque fois et qu'est ce qu'on a ri...."
"L'humour est la politesse du désespoir" dit-on également. Se masquer, se grimer ce n'est pas se dérober. C'est aussi dire à la maladie que l'on peut se dépasser, passer de l'angoisse au rire, montrer une image digne aussi pour sa fille. "Aujourd'hui elle va bientôt avoir 3 ans et devinez quoi ? Elle me pique mes perruques et adore se déguiser....je me dis que j'ai réussi à lui faire passer cette autodérision et ce goût du jeu."
Pas si facile et pas à la portée de tout le monde. Mais elle est comme ça Séverine. Pas du change à s'apitoyer mais plutôt à se battre.
Le Triathlon des Roses pour la bonne cause
On pense souvent que le cancer du sein se soigne facilement mais la réalité est plus contrastée. Alors la Fondation ARC continue de sensibiliser sur cette cause par différentes manifestions comme "Octobre rose" ou encore le "Triathlon des Roses". Affronter la maladie est une chose mais mettre en plus un défi sportif est une gageure. Séverine va participer à la 9e édition du triathlon qui se déroule à paris mais aussi à Toulouse ce dimanche 25 septembre 2022.
"J'ai voulu faire le triathlon pour me dépasser encore une fois physiquement et moralement. Prouver encore que c'est moi qui décide et pas la mauvaise herbe. Mon jardin est en train de repousser et commence doucement à avoir de belles fleurs. Le parcours est long et difficile mais il ne faut surtout jamais baisser les bras !"
Les participantes enchaineront 3 épreuves (sportives cette fois !) : natation (100m), vélo (6 km) et course à pied (2 km). des parcours solo ou en équipe, sous l'œil des kinés prêts à soulager tout muscle endolori.
La course est ouverte à toutes, les frais d'inscription sont de 50 € par personne. L'argent est reversé à la recherche sur le cancer. Selon l'ARC, "chaque jour en France, près de 33 femmes meurent des suites d'un cancer du sein". Un dépistage hâtif permet à 90% d'en guérir.
15% des cancers du sein sont difficiles à soigner, notamment le "cancer triple négatif" qui ne répond pas aux traitements hormonaux.
"La recherche est primordiale pour que toutes les personnes atteintes du cancer du sein puissent dire je suis en vie et je suis en rémission ! Merci à la Fondation ARC d’initier le Triathlon des Roses et au Toulouse Triathlon de l’organiser afin de récolter de l'argent pour cette recherche. Pensez à vous faire dépister, pratiquez l'autopalpation et faites du sport !"