Gers : 300 étiquettes anti-avortement collées dans les villes de Lectoure et Fleurance

Les communes de Lectoure et de Fleurance dans le Gers ont été victimes d'une campagne de propagande anti-avortement agressive ce week-end du 11 et 12 février. Des autocollants avec le message "Avorter, c'est tuer" ont été collés sur 300 panneaux de signalisation des deux villes.

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Environ 200 à Lectoure, une centaine à Fleurance. Plus de 300 messages anti-avortement ont été sauvagement collés samedi 11 février et dimanche 12 février sur les panneaux de signalisation de ces deux villes du Gers. Une campagne de propagande anti-avortement sauvage particulièrement agressive.

Nous n'avons pas l'habitude à Lectoure de ce genre de campagne de propagande. Sur ces étiquettes on pouvait lire "Avorter, c'est tuer". Chacun peut avoir son opinion, mais là c'est violent. De plus, je suis farouchement attaché à la Constitution française et aux valeurs de la République. C'est une atteinte à la liberté et au droit de la femme, c'est inadmissible. 

Xavier Ballenghien, maire de Lectoure (32)

Une propagande organisée

Le maire de la commune, surpris par cet affichage sauvage, a demandé à ses services de répertorier ces autocollants anti-avortement et s'interroge sur ceux qui l'ont organisé.

"Il semblerait que ces militants soient jeunes. Ils n’habitent pas dans le secteur. Cela ressemble fort à une opération organisée. Je reste très vigilant à ce genre de message véhiculé sur ma commune. Pour l’instant, on ne portera pas plainte. Mais si la campagne se répète, la mairie se réserve le droit de porter plainte pour dégradation du mobilier urbain", précise Xavier Ballenghien, maire de Lectoure.

Dans un communiqué de presse, l'édile a souhaité rappelé son attachement aux valeurs républicaines. 

Le 27 juin 2001, le Conseil constitutionnel, dont les décisions sont insusceptibles de recours, a donné une valeur constitutionnelle à la loi relative à l'interruption volontaire de grossesse et à la contraception. Le 1er février dernier, le Sénat a adopté en première lecture la proposition de loi constitutionnelle qui a pour effet de protéger la liberté de la femme de recourir à l'interruption volontaire de grossesse (IVG).

communiqué de presse de la mairie de Lectoure, 13 février 2023

"La femme a le droit de disposer de son corps et de son avenir librement"

Du côté de la commune de Fleurance, même colère. Une centaine de panneaux a été visée par cette propagande anti-avortement. Le maire de la ville était encore choqué ce lundi. 

J'ai été ulcéré. Je suis scandalisé par le message haineux véhiculé. La femme a le droit de disposer de son corps et de son avenir librement. Il y a une loi constitutionnelle. C'est contraire aux valeurs de la République. Qu'on ne soit pas d'accord je l'entends, mais ce n'est pas en dégradant le bien public et surtout en diffusant ce genre de message de haine que l'on fait avancer le débat.

Ronny Guardia Mazzoleni, maire de Fleurance

Dépôt de plainte 

Le maire de la ville a porté plainte pour affichages sauvages et dégradation du mobilier urbain. "Je ne reculerai pas, je veux que justice soit faite. Car cela ressemble fort à une action coup de poing planifiée", conclut l'édile.

A Fleurance, des citoyens choqués ont spontanément arraché ces étiquettes. L'association Roller Derby Gers s'est fortement mobilisée sur les deux communes pour faire disparaître les traces de cette propagande choquante.

Ce lundi, il ne restait quasiment plus aucune étiquette sur les panneaux des deux villes gersoises. Le maire de Fleurance espère que l'enquête de gendarmerie permettra de retrouver les auteurs. 

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