Gers : il grimpe dans un platane pour s'opposer à l'abattage d'arbres sur un chantier à Condom

Thomas Brail, un grimpeur arboriste du Tarn, est monté dans un platane ce jeudi à Condom. Il refuse de descendre tant qu'il n'aura pas la garantie du non abattage des arbres décidé dans le cadre de la rénovation des promenades en centre ville.

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Il s'était déjà perché sur un arbre à Mazamet, voici quelques semaines, pour protester contre l'abattage de platanes sur une route. Il réitère à Condom, dans le Gers. Depuis jeudi 25 juillet à 2h du matin, Thomas Brail "occupe" un arbre sur le chantier de rénovation des allées.

La mairie a pour objectif  affiché d'abattre 9 arbres et d'en replanter de nouveaux dans le cadre de ces travaux d'aménagements du centre ville. Mais le grimpeur estime lui que 25 arbres seront au total concernés par l'arrachage.  
 

Un patrimoine vivant


"L'arbre est un patrimoine vivant, il absorbe le gaz carbonique des voitures qui passent à son aplomb", argumente le militant.

"Si on veut que nos gamins respirent demain, il va falloir comprendre que les deux choses qui nous donnent de l'oxygène, ce sont les arbres et le plancton", affirme encore Thomas Brail. Pour lui, le dialogue doit s'instaurer avec la mairie.

Il estime que cet arrachage enfreint l'article L350-3 du code de l'environnement qui interdit l'abattage d'arbres d'alignement en bonne santé.
 

Une question de sécurité


Un argument qui fait bondir le maire (LR) de Condom Gérard Dubrac. "On respecte la loi, c'est le tribunal qui nous a donné raison. Et ce, à cinq reprises. Nous avons deux rapports de l'ONF qui indiquent que ces 9 arbres sont malades ou trop vieux pour tenir".

L'objectif est donc de les remplacer pour certains, pour des raisons de sécurité ; pour les autres, afin d'éviter de refaire des travaux à court terme.
 

"Malhonnêteté intellectuelle"


Pour le maire, ce conflit est emblématique. Il explique que le tribunal administratif lui a donné raison à 5 reprises dans ce dossier de la rénovation des allées, que des études de professionnels, des réunions publiques ont eu lieu.

Le dialogue, ça fait 5 ans qu'on l'a. On n'est plus dans un Etat de droit, estime-t-il. On est dans un Etat où quelques-uns "emmerdent" tout le monde pour obtenir gain de cause


affirme-t-il. Et d'ajouter que les arguments de Thomas Brail et des associations qui le soutiennent sont malhonnêtes... "Nous n'enlevons que 9 arbres que nous remplaçons. Pas 25 comme il est annoncé. De la même façon, nous ne détruisons pas l'ensemble des murs de la promenade... Ces arguments sont malhonnêtes intellectuellement". 

Et l'élu d'ajouter : "j'ai fait mon boulot d'élu. Aujourd'hui, la moitié des travaux de la promenade est réalisée. Les gens sont heureux de voir la qualité du travail qui est fait".

Thomas Brail, fort de son combat dans le Tarn où il a obtenu de sauver l'un des trois platanes promis à l'abattage, ne compte pas descendre de son arbre. Il dit avoir le soutien des associations pour l'environnement et celui de l'acteur Bruno Solo, parrain du GNSA (Groupe national de surveillance des arbres) qu'il a fondé.

 
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