Grippe aviaire : les producteurs proposent un mois sans canard pour éviter une nouvelle épidémie

L'initiative est inédite en France. Les producteurs de canards et d'oies du Sud-Ouest vont vider leurs élevages un mois en hiver pour éviter que la grippe aviaire ne se propage à nouveau. Ils s'organisent ainsi pour être "fin prêts pour Noël".

Pour éviter de replonger dans une énième vague de grippe aviaire, les producteurs de canards et d'oies du Sud Ouest ont décidé de prendre les devants. L'idée est de faire une sorte de "vide sanitaire anticipé".

"On en a marre de vivre ça", dit Chantal Brethes, présidente du Palso, l'organisme de la filière foie gras IGP (Identification Géographique Protégée) et Label Rouge du Sud-Ouest.

Une initiative ponctuelle et localisée

"Dans 68 communes où il y a les plus fortes densités d'élevages, il n'y aura aucun animal dans les élevages du 15 décembre au 15 janvier", poursuit-elle. Cela concerne l'Est des Landes, l'Ouest du Gers et le Nord des Pyrénées-Atlantiques. Cette zone représente le quart du foie gras français, quand le Sud-Ouest, plus globalement, fournit 40% du foie gras du pays.

Le Palso estime que cela représente environ 500.000 canards qui manqueront à la production nationale, soit la production d'une "centaine d'éleveurs". Un effort de la part des producteurs pour être sûr d'assurer les fêtes de fin d'année.

"La profession veut anticiper une nouvelle crise et c'est une proposition faite à l'État. On attend la réponse du ministère", dit Philippe Everlet, chef du service aviculture à la chambre d'agriculture du Gers. "Il n'y a, pour l'instant, pas de vaccin opérationnel. Le vide sanitaire et la dé-densification des élevages est donc la seule solution qui fonctionne." ajoute Philippe Everlet. La chambre d'agriculture du Gers a bon espoir de voir cette proposition validée par le ministère. 

Une perte estimée à 12 millions d'euros

L'initiative représentera une perte totale de "12 millions d'euros" pour les éleveurs, estiment le Palso et Airvol, qui demandent à l'État d'allouer ce montant à l'indemnisation des entreprises qui abattent, découpent, transforment, conditionnent. "Quand on voit qu'on va approcher le milliard pour l'indemnisation totale de la grippe aviaire, c'est rien 12 millions", dit Chantal Brethes. C'est donc le ministère de l'Agriculture qui devra trancher dans les prochaines semaines et acter ou pas cette proposition unique en son genre. 

Depuis novembre, la France a recensé plus de 1.300 foyers d'influenza aviaire dans des élevages de volailles, entraînant l'abattage de 19,2 millions de volailles sur le territoire.

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