Le ministre de l'Agriculture a annoncé un plan d'action pour venir en aide à la filière avicole, à genoux après une épizootie de grippe aviaire très virulente cette année. Malgré les quelque 760 millions d'euros alloués, les acteurs fragilisés ne sont pas rassurés pour leur avenir.
Des étals vides, symbole d'une filière à l'arrêt. Durant de longs mois, certains stands du Marché Victor Hugo de Toulouse ont subi de plein fouet les mesures gouvernementales pour lutter contre l'épizootie d'influenza aviaire.
Si aujourd'hui magrets, cœurs et autre fois gras font leur grand retour sur ce marché bien connu des gastronomes, l'inquiétude, elle, plane toujours.
"Pourquoi n'avons-nous pas bénéficié des aides de l'Etat ? "
"Les clients avaient déserté puisqu'on n'avait pas de marchandises. Maintenant, on réapprovisionne les rayons pour faire revenir la clientèle, mais ça n'est pas toujours facile" souligne Laure Simoës, responsable des ventes chez Samaran, maison spécialisée en foie gras depuis 1968.
À quelques mètres de ses étals, ceux de Marianne Pechenat eux aussi donnent l'eau à la bouche. Plus de pénurie à l'ordre du jour, mais un éventail de spécialités aux canards.
Mais Marianne Pechenat n'est pourtant pas rassurée. Cette Gersoise n'élève pas de palmipède, elle les transforme.
Quand vous avez une vitrine habituellement composée à 75% de canard et qu'il n'y a plus de canard, et bien vous n'avez plus rien à vendre. Pourquoi n'avons-nous pas bénéficié de l'aide de l'Etat ?
Marianne Pechenat, volaillère
Le ministre de l'agriculture, Marc Fesneau a dévoilé ce vendredi son plan d'action pour relever la filière avicole et éviter à l'avenir des épizooties aussi graves.
Une enveloppe budgétaire de 760 millions sera donc allouée à ce plan d'action dont voici les principales mesures :
- Réduire la densité des exploitations : il y aura moins de palmipèdes sur les surfaces.
- Mettre en place des kits de détection : des auto-test devront être à disposition dans les élevages.
- Vaccination pour l'été 2023 : des expérimentations sont en cours notamment à l'école vétérinaire de Toulouse.
" Le vaccin représente un grand espoir. Les canards sont déjà vaccinés pour d'autres maladies. Ainsi, nous pourrons travailler sereinement et toute la filière conservera ses emplois. En attendant, nous ne sommes pas sereins", souligne Christophe Samaran, producteur de foie gras.
Entre inquiétude et espoir, la filière à bout de souffle, espère ne jamais revivre la situation de 2022.