C'est l'inondation de trop pour David Poteau, gérant du camping de l'Arros, dans le Gers. En 10 ans ses installations ont été sous les eaux 19 fois. Situé en bordure de la rivière Arros, le camping est à chaque crue en première ligne.
Durant la nuit de 13 au 14 décembre, l'eau est montée à 1,5m dans le camping de l'Arros, à Plaisance du Gers. Une situation dévastatrice qui se produit trop souvent pour les mobils home, les maisonnettes et les installations de l'établissement.
Les 30 résidents permanents ont dû être évacués. Ils ont été relogés pour la nuit chez des personnes du village voisin. Ce dimanche matin la terrasse est toujours sous l'eau.
C'est l'incompréhension
Une 20aine de personnes est venue ce dimanche matin pour prêter main forte à David Poteau et son salarié. Objectif, sauver le matériel qui peut encore l'être et enlever les tonnes de boues qui envahissent les allées et les pelouses du camping.La piscine lagon est très abîmée.
Et même si la décrue est en cours, l'inquiétude reste en attendant de prochaines pluies annoncées pour mardi. Et un avenir qui s'annonce difficile.
Je suis très abattu, je suis très fatigué. J'étais en train de préparer la saison 2020. Mais je ne vais pas pouvoir ouvrir avant plusieurs mois. Là, le reprends mon esprit de combattant et je vais remettre mon camping en état. Je suis usé, et surtout, j'ai du mal à comprendre que l'Etat s'en fiche. Je n'ai aucune aide de personne.
pour David Poteau
Des inondations à répétition
19 inondations en 10 ans. Cela fait une moyenne de presque deux par an. A chaque événement climatique, le camping est impacté par les débordements de la rivière Arros.La situation devient plus dramatique encore depuis 5 ans. Car le nombre de crues augmente et leur intensité également, explique le gérant.
- En 2014, les dégâts ont été considérables, car l'eau est montée jusqu'à 2m. Bilan : 1 million d'euros de sinistre.
- En 2018, le camping est inondé deux fois. Un mètre d'eau en février. 6 mois plus tard en juin, 1,40 d'eau recouvre les installations. Là encore 6000 euros de dépenses pour réparer les dégâts.
Autre conséquence, et non des moindres : en raison du nombre considérable de sinistres et de la lourdeur des indemnisations, le gérant ne trouve plus d'assureurs.
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