A Lagraulet-du-Gers, la cantine est « rebelle » ! Mais cela lui a valu un prix national pour sa restauration scolaire 100% bio.
Nicolas Méliet, le maire du village, peut être fier de son « prix national des cantines rebelles » dans la catégorie petites communes. Ce prix est décerné par l’Association Un Plus Bio depuis 2016.
Ce prix, c'est la récompense pour toutes les initiatives lancées avec l'envie de privilégier le bio, le local et le préparé sur place. Ce sont 40 écoliers qui en profitent chaque jour depuis plus d’un an.Le projet de Lagraulet-du-Gers était transversal, pas seulement limité à la cantine. Ils ont par exemple embauché un maraîcher, c’est tout cela qui a fait pencher la balance.
Peu de moyens mais une grande volonté de faire bouger les lignes
Une évidence pour le maire qui est aussi agriculteur bio. Le « manger mieux » et le bio, c’est son crédo depuis toujours : « C’est dans mes gènes ». En mai 2018, il embauche une personne pour trouver des producteurs en circuit court. Pas de maraîchers locaux intéressés par des livraisons pour de si petites quantités. Il décide alors de prendre les choses en main.On a produit des légumes sur des terrains à bâtir de la commune. La première année était une année de test. Quand on a validé le process, on a acheté une ferme. On va monter une serre cet hiver, planter 150 arbres fruitiers, faire une légumerie.
L’enjeu est aussi d’éduquer les enfants dès le plus jeune âge à bien manger et de leur apprendre à cultiver les légumes qui se retrouveront ensuite dans leur assiette.
Le prix ne doit pas être un frein
Le maire du village ne s’est jamais arrêté aux coûts supplémentaires que le bio pourrait générer.Ça me casse les pieds le prix de ce qu’on met dans l’assiette. Si on rajoute 50 centimes, c’est 5 ou 6% sur le prix global du coût du repas bio. C’est un choix politique de faire manger bien mes enfants.
La commune a pris en charge la différence de prix en diminuant par exemple l’éclairage public la nuit. Cela lui a permis de baisser les coûts et de réinjecter cet argent ailleurs.
Le maire de Lagraulet-du-Gers défend son projet en vidéo :
Un modèle pour les communes voisines
Nicolas Méliet espère être un exemple et inspirer les localités voisines. Certains maires sont déjà venus le rencontrer pour prendre conseil. Sa cantine labellisée Ecocert semble inspirer.Nous on est allés très vite. L’idée maintenant, c'est d’aller plus loin à l’échelle intercommunale.
Pour rappel, le label Ecocert récompense les cantines « vertueuses » :
- Au moins 50% de bio
- 10 composantes bio et locales
- Des céréales complètes
- Des repas cuisinés sur place
- Des écodétergeants en cuisine
- Très peu de gaspillage
A Lagraulet-du-Gers, tout est fait justement pour limiter le gaspillage. Le drive fermier, mis en place pendant le confinement, a rencontré un vif succès. Il a permis d’écouler les produits de la régie agricole quand la cantine était fermée.
Et le maire de la commune multiplie les projets. Le dernier en date, un centre de médecine douce dans le village.
Il faut croire que ces initiatives positives plaisent et attirent de nouveaux habitants… A Lagraulet-du-Gers, la population de 650 habitants a doublé en quinze ans !