Depuis le début de la journée du mardi 7 novembre, une centaine d'agriculteurs du Gers organisent plusieurs actions pour manifester contre les coûts de productions, et surtout contre la Politique agricole commune. Ils se sentent abandonnés par l'État et espèrent un soutien plus important.
Ils sont partis de la place Maréchal Lannes - où se situe un local de la MSA - et prévoient plusieurs actions tout au long de la journée. Sous la houlette de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs (JA), une centaine d'agriculteurs du Gers manifestent depuis le début de matinée du mardi 7 novembre à Auch.
"Si la trésorerie ne suit pas, il y aura de la casse"
Ils contestent vivement les conditions dans lesquelles ils travaillent, rendues de plus en plus compliquées par la hausse des coûts de production. L'électricité et la nourriture pour leurs animaux sont de plus en plus dures à supporter.
Ces agriculteurs pestent également contre le calendrier de la Politique agricole commune (PAC) 2023-2027. Après avoir accepté de tendre vers des exploitations "plus vertes", ils sont sans nouvelles des enveloppes promises par cet effort. Selon eux, la plupart n'a rien reçu.
"Il y a un désengagement de l'état par rapport à la PAC 2023. On nous demande de faire beaucoup d'efforts, qui sont faits, mais les enveloppes ne sont pas celles espérées" regrette Murielle Pélizza, présidente de la FSEA 32. Elle fait allusion aux quelques uns qui ont profité de ce soutien financier. Sans aucune satisfaction.
"Lâcher ? Je pense que certains pourraient oui" estime quant à lui Xavier Duffau, président des JA du Gers. "À un moment donné, ce sont des réalités économiques. Si la trésorerie ne suit pas, si le travail ne paye pas, il y aura de la casse. On ne peut pas se battre tout seul" déplore-t-il, en espérant du soutien de la MSA. "On espère que des solutions vont être trouvées".
Pantin pendu et cercueil en bois
Toute la journée, ils vont donc se faire entendre. Ils sont partis du local de la MSA en fin de matinée et déambulent dans Auch dans une vingtaine de tracteurs. Et affichent des images fortes : celle d'un pantin pendu et d'un cercueil en bois accrochés sur l'un des engins, comme le montre la photo suivante.
Ils ont ensuite pris la direction de la permanence du député de la majorité Jean-René Cazeneuve. Les contestataires ont déversé de la terre ou encore de l'ail pourri ensevelis dans des pneus devant la permanence. Ils devraient faire de même devant la Direction départementale des territoires en signe de contestation.
Vers midi, ils se sont rassemblés pour une autre action marquante. Allongés par terre les uns à côté des autres, ils effectuent un "sit-in" sur la place de Libération. Un mouvement symbolique pour montrer "la mort des exploitations".