Le Tour de France arrive en France ! Demain mardi 4 juillet, la 4ème étape conduira les coureurs entre Dax et Nogaro. Une arrivée d'étape dans le Gers pour saluer la mémoire du maillot jaune 1973, l'Espagnol Luis Ocaña qui a marqué le cyclisme dans les années 70. Son histoire.
À Caupenne d'Armagnac (Gers), les années passent, les souvenirs restent. Christian et Jean-Claude Daulieu conservent deux vélos de Luis Ocaña. Deux montures utilisées par le champion espagnol. Arrivé à 12 ans dans le Gers, le jeune Ocaña s'essaie au vélo et sillonne les routes de Gascogne, tout comme Jean-Claude Daulieu.
On a couru ensemble, on allait s'entraîner à la montagne, partout. On a toujours couru ensemble. Dans les courses, on se retrouvait souvent.
Jean-Claude Daulieu - ami de Luis Ocaña
Ocaña devient une star du cyclisme, un palmarès de 110 victoires. Il s'installe à Mont-de-Marsan, mais il garde toujours le contact avec ses amis gersois. Le champion fait souvent un détour à Caupenne d'Armagnac. La famille Daulieu joue même les intermédiaires quand Ocaña pense à sa reconversion.
Avec mon père, ils ont parlé affaire. Je connais un domaine qui se vend à côté... Ils sont allés voir ce domaine. Il est tombé amoureux de suite.
Christian Daulieu - ami de Luis Ocaña
Une ultime bouteille d'Armagnac ravive la mémoire d'Ocaña, le vigneron. Depuis, le domaine de Miselle a changé de main. La famille Chevallier cultive toujours des vignes, mais élève aussi des chevaux. Parfois, les propriétaires racontent l'histoire de leur illustre prédécesseur.
Quand on parle à des gens d'un certain âge, ils vont se souvenir d'Ocaña, quand on parle à la nouvelle génération, les gens ne vont pas nécessairement connaître. Ca dépend du public auquel on s'adresse.
Julien Chevallier - Domaine de Miselle
Le nom de Luis Ocaña reste attaché à l'une des péripéties les plus cruelles du Tour de France. En 1971, l'Espagnol porte le maillot jaune, il conteste la domination d'Eddy Merckx. Mais, la pluie, l'orage, la boue sèment la pagaille dans la descente du col de Menté. Ocaña chute... et il est percuté en se relevant par une autre légende de l'époque, Zootemelk.
Un autre ami d'Ocaña, Jean-Pierre Parro, retrace le parcours du champion espagnol, finalement vainqueur du Tour en 1973. 50 ans plus tard, la Grande Boucle passe à Nougaro. Un clin d'œil à Ocaña disparu en 1994, à l'âge de 49 ans. Un tempérament hors norme repéré par le patron d'une menuiserie. Lui décèle le courage et la pugnacité d'un jeune apprenti.
L'employeur a détecté qu'il avait une perle entre ses mains. Et c'est de là que Luis est devenu un coureur cycliste. Sans cet employeur qui lui a offert son premier vélo pour s'essayer dans la course cycliste, Luis n'aurait peut-être pas fait carrière dans le cyclisme international.
Jean-Pierre Parro - ami de Luis Ocaña
En toute fin de carrière, Luis Ocaña prend sa licence au Cyclo Club du Bas Armagnac. L'Espagnol de Mont-de-Marsan, le surnom d'Ocaña dans le peloton, a passé l'essentiel de sa vie dans le Gers.
(avec Régis Cothias)