"Très difficile pour les patients en chimio" le départ de la seule oncologue de ce département rural sème l'inquiétude

Le dernier médecin oncologue en poste au centre hospitalier d'Auch a décidé de partir en cette fin d'année 2024. Un coup dur pour les patients et tout un territoire.

Un coup de tonnerre, un coup de colère. Voilà l'effet de l'annonce du départ du seul oncologue en poste au centre hospitalier d'Auch. La seule spécialiste du département du Gers vient d'annoncer qu'elle quittait son poste.

Une décision vécue douloureusement dans un département qui a déjà perdu 19% de ses médecins généralistes.

Dans un communiqué la direction de l'hôpital affirme tout mettre en œuvre pour trouver un remplaçant.

Plus de chimio à Auch

Concrètement, les conséquences s'annoncent lourdes d'effet avec plus aucun traitement par chimio thérapie possibles pour de nouveaux patients à l'hôpital d'Auch.

La Ligue contre le cancer qui accompagne près de 200 patients s'inquiète et s'alarme.

"Nous sommes inquiets. On imagine l'impact pour nos patients en termes de confort. Ils devront aller dans des départements limitrophes. On s'inquiète aussi sur le suivi et potentiellement l'attente des soins. Et puis on peut supposer des frais supplémentaires, comme le transport", précise Marlène Gasquet, Coordinatrice des soins oncologiques de la Ligue contre le cancer du Gers.

Car les nouveaux patients devraient être orientés vers Agen ou l'Oncopole à Toulouse.

Des conditions de prise en charge inadmissibles pour Sylvie Semont une patiente suivie par la Ligue contre le cancer.

Cela va être très difficile pour les patients qui vont attaquer leur chimio. Quand vous êtes au fond du seau, dans un véhicule avec des embouteillages et que vous avez la nausée...Enfin c'est triste et ça me met en colère

Sylvie Semon, patiente

À la recherche de spécialistes

Le départ de cette spécialiste illustre une fois de plus la problématique rencontrée dans les départements ruraux.

Le département du Gers tente depuis des années de palier la désertification médiale en attirant des professionnels de santé. L'urgence sera de trouver un oncologue.

"Nous avons des pistes pour faire d'oncologues, nous allons tout faire pour les convaincre de venir rejoindre notre département et le centre hospitalier", affirme Philippe Dupouy, le président du conseil départemental du Gers.

Un département qui recherche également d'autres spécialistes comme des dermatologues ou encore des gynécologues.

Écrit avec S.Compan