On les appellait "les enfants de la Creuse", 1500 enfants de l'île de la Réunion ont été déplacés, dès 1960, et recueillis dans des départements ruraux de France métropolitaine, notamment dans le Tarn et le Gers. De l'esclavage moderne.
De 1960 à 1980, des enfants réunionnais ont été recueillis en France, notamment à Saint-Clar dans le Gers.
Plus de 1600 réunionnais furent déplacés par le gouvernement français. On les appellait communément "les enfants de la Creuse".
Ces déplacements, forcés par l'administration ou désirés par les familles, furent organisés par Michel Debré dans le but de repeupler les départements ruraux et de répondre à la poussée démographique dans l'île de la réunion
En échange de promesses d'avenir, les enfants ont été accueillis dans de nombreux départements français notamment dans le Tarn et dans le Gers.
Après un séjour dans un "foyer", ils étaient envoyés dans des familles d'accueil ou chez des paysans dont certains les utilisaient comme « bonne à tout faire » ou « travailleur sans salaires ».
Déplacement ou déportation des enfants ?
Des victimes de ce déplacement considèrent qu'elles ont été victimes d'une déportation. Ainsi en 2005, l'association des Réunionnais de la Creuse a décidé d'assigner l'État français devant le tribunal administratif de la ville de Limoges, afin que la « déportation » dont ont été victimes les 1 630 enfants soit reconnue juridiquement.
Des esclaves modernes
Aujourd'hui, nombreux sont ceux qui s'expriment sur ce fait historique absent des manuels scolaires. Ces enfants devenus adultes racontent leurs tourments, l'exploitation qu'ils ont subi, les sévices sexuels ou autres horreurs de cette opération que l'on peut qualifier d'esclavage moderne.
Vidéo : le reportage de Stéphane Compan et Frédéric Desse