Grippe aviaire : "Pas d'autre solution à terme" que la vaccination selon le ministre de l'agriculture

Le ministre de l'agriculture Julien Denormandie a déclaré vendredi 7 janvier qu'il n'y avait "pas d'autre solution à terme que de se doter de la vaccination" pour lutter contre la grippe aviaire. La France comptait vendredi soir 63 foyers d'influenza aviaire hautement pathogène dans des élevages du Sud-Ouest notamment.

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La question de la vaccination dans les élevages avicoles "est essentielle" alors que la France comptait vendredi soir 63 foyers d'influenza aviaire hautement pathogène dans des élevages, contre 46 la veille, a affirmé le ministre Julien Denormandie. Qui a également annoncé le début prochain d'une phase d'expérimentation de "deux vaccins, dont un issu d'un laboratoire de Nouvelle-Aquitaine".

Réunion des professionnels de la filière le 12 janvier

Cela "ne doit pas être un sujet tabou", a-t-il ajouté devant des journalistes à Mont-de-Marsan, où il a rencontré des éleveurs et des élus, alors que le nombre de foyers continue d'augmenter en France.
Julien Denormandie a évoqué "une grande réunion avec professionnels de la filière le 12 janvier pour déterminer les zones et les protocoles" de ces expérimentations.
"Nous sommes le premier pays européen à mettre (ça) en place. Il faudra ensuite obtenir l'homologation au niveau européen et il faudra donc que j'arrive à convaincre les autres états membres de l'intérêt de la vaccination", a-t-il dit.

Jeudi, les professionnels du foie gras avaient jugé "indispensable" de vacciner à l'avenir les canards contre la grippe aviaire, un virus transmis par les oiseaux migrateurs et qui touche la France pour la quatrième fois depuis 2015, générant à chaque fois des coûts et des pertes considérables pour les éleveurs et l'État.

A ce jour, selon le site internet du ministère de l'Agriculture, "aucun vaccin adapté aux oiseaux de la famille des anatidés (palmipèdes) n'est autorisé par la Commission européenne". Il en existe en revanche un pour les gallinacés (poulets, dindes).

Vaccin, oui mais...

"C'est un vaccin qui est très délicat à l'usage, on le sait à l'échelle internationale", explique Jean-Luc Guérin, professeur à l'école nationale vétérinaire de Toulouse interrogé par France 3 Occitanie. "Donc, le message que je voudrais faire passer, c'est que si la vaccination dans quelques mois ou quelque années, de toutes façons, ça n'exonérerait pas de faire tout le travail qui a déjà été fait en matière de bio-sécurité, de surveillance, de transition des élevages pour améliorer leur maîtrise sanitaire. C'est complètement indispensable".

Dispositifs d'indemnisation

Sur les 63 élevages infectés, une grosse moitié (33 foyers) est localisée dans le seul département des Landes, où environ 155.000 volailles ont été abattues depuis la détection d'un premier foyer mi-décembre.
Le précédent épisode de grippe aviaire, l'hiver passé, avait entraîné l'abattage de trois millions et demi de volailles, principalement des canards dans le Sud-Ouest.
"Nous allons reconduire les dispositifs d'indemnisation mis en place l'année dernière. Dans le département du Nord (où les sept premiers foyers français ont été détectés, à partir 26 novembre, ndlr), ils ont déjà été ouverts. Dans les Landes, ils le seront dès la mi-janvier", a assuré le ministre.

"Trois fois moins de cas" que l'an dernier

Si Julien Denormandie a qualifié la situation actuelle de "très préoccupante", il a aussi assuré qu'il y avait dans les Landes "trois fois moins de cas" que l'an dernier à la même époque.
"On a une réactivité qui est sans commune mesure par rapport à l'année dernière", a-t-il assuré, se disant prêt à adapter les protocoles actuels à l'évolution de la situation.

Le syndicat agricole Modef a au contraire dénoncé des mesures de court terme, évoquant le risque de "voir se répéter ces crises tous les ans". "Alors que les flux de personnes et de transport sont listés depuis longtemps comme facteurs de risque majeur dans la diffusion du virus, les services de l'État n'ont effectué aucun contrôle à ce niveau et encore moins sur la concentration des animaux dans certaines zones et élevages", déplore le syndicat, qui défend de petits exploitants pratiquant le plein air.

Vendredi 7 janvier, un nouveau de grippe aviaire a été détecté dans une basse-cour d'Escanecrabe, en Haute-Garonne. La préfecture a instauré une zone de protection de trois kilomètres autour du foyer, conformément aux règles sanitaires, ainsi qu'une zone de surveillance de 10 kilomètres afin de limiter la diffusion du virus.

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