Alors que 65 départements dont le Gers sont placés en alerte orange à cause des orages, retour en images sur ces intempéries qui ont détruit vignobles, cultures et toitures dans le secteur de Castelnau d'Auzan.
Un paysage tout blanc, encore ce samedi matin, plusieurs heures après l'orage. Des grêlons de la taille d'une balle de ping-pong. Il ne reste plus que quelques feuilles sur les vignes du domaine de Danis à Castelnau d'Auzan (32).
"Hier soir vers 20 h, nous avons vu les éclairs qui montaient de l'océan avec de gros nuages blancs synonymes de grêle. Sur la route, j'ai bien cru que le pare-brise allait exploser. Quand on est arrivés ici avec un ami, nous avons découvert la catastrophe, confie Vincent Piquemal le viticulteur du domaine de Danis à Castelnau d'Auzan Labarrère. Le vignoble est complètement ravagé. Alors que nous étions en pleine floraison avec une récolte qui s'annonçait prometteuse cette année. Tout est détruit à 100 % et ça va annihiler la récolte de l'an prochain aussi."
Quelques kilomètres plus loin, ce champ de maïs n'a pas résisté à l'orage. Les feuilles sont noyées dans la terre, celles qui restent sont déchiquetées. Les plants ne survivront pas.
C'est toute une zone du département qui part de Castelnau d'Auzan jusqu'à Caussens qui a été touchée, l'ouest et une partie du nord du département. Les orages sont partis du département des Landes où 700 hectares de vignes ont été grêlées pour toucher une bande de 20 km de largeur dans le Gers. Des orages visibles même à l'intérieur des bois; les chasseurs ont dû aller vérifier les palombières.
Beaucoup de bâtiments agricoles ont été endommagés. Une exploitation qui élève des canards a vu son toit transpercé à 80% par la grêle. Idem pour cet éleveur céréalier et viticulteur dont la toiture du hangar est trouée de partout.
Philippe Tonini est catastrophé. "Il va falloir refaire toutes les toitures, ça risque d'être compliqué et les assurances ne prendront pas tout en compte. Dans le coin, je n'avais jamais vu une grêle aussi puissante et rapide et quasiment sans eau."
On a subit, le gel, la sècheresse...maintenant la grêle. On ne sait plus ce qu'il faut faire, tous les secteurs sont impactés. Je pense que le monde paysan va disparaître très vite au vu de ce nous vivons actuellement.
Philippe Tonini, éleveur céréalier dans le Gers
Le président du Conseil Départemental du Gers Philippe Dupouy s'est rendu sur place pour constater les dégâts. "Nous n'avons aucune compétence en la matière mais j'appelle l'état à constituer un fonds d'urgence pour accompagner les victimes. Nous y contribuerons comme nous l'avions fait l'an dernier pour l'épisode de gel."
Le département est toujours placé en vigilance orange. Un nouvel épisode orageux pourrait toucher toute la partie est du Gers encore ce samedi soir.