Incendies de poubelles, jets de projectiles, dégradation de biens publics, port de casque, violence sur personne dépositaire de l'autorité publique, les chefs d'accusations contre les gilets jaunes sont variés . Quelles sanctions encourrent-ils ? La justice est-elle trop sévère ou pas assez ?
Depuis le début du mouvement des gilets jaunes, les violences urbaines et les face-à-face avec les forces de l'ordre se soldent par des condamnations allant du simple rappel à la loi, à de la prison ferme.
Jusqu'à 2 ans ferme
Jusqu'à 2 années de prison pour la plus lourde peine prononcée contre un gilet jaune dans la région..Pas assez de sanctions pour les uns, une répression judiciaire hors de proportion pour les autres.
Ce matin-là, au tribunal correctionnel, ce jeune postier attend son jugement .
Accusé d'avoir manifesté avec un casque et jeté un projectile esquivé par un policier, il nie ce geste et se dit confiant en la justice.
"Je n'ai aucune crainte pour la justice qui va être rendue, tout le monde voit ce qui se passe. Je pense que l'on peut avoir confiance en la justice", affirme Benjamin Perez, gilet jaune
Macron démission ?
Après chaque manifestation, c'est le même rituel pour cet avocat.Il défend de nouveaux dossier de gilets jaunes jugés en comparution immédiate.
"Certains reconnaissent qu'ils ont fait des bêtises et sont prêts à le reconnaître mais la procédure de comparution immédiate est une procédure extrêmement lourde par rapport à ce qui a pu se passer.
On a l'impression qu'en ce moment vous pouvez brûler une poubelle à condition de ne pas dire "Macron, démission, derrière". Et si vous le dites, vous êtes sûr de passer en comparution immédiate après", estime Me David Mendel, avocat de gilets jaunes.
Trop sévère selon la LDH
Aux yeux de la ligue des droits de l'homme aussi, si certaines sanctions sont clairement justifiées, d'autres sont très disproportionnées. Elle réclame une justice plus mesurée.Pour les avocats de commerçants, ou de policiers, il n' y a pas de répression judiciaire, mais une justice équitable."Six mois de prion avec sursis pour des personnes qui n'ont rien fait mais qui étaient sur-équipées, c'est disproportionné", ajoute Camille Lahut de la Ligue des droits de l'Homme
Il y a des dossiers pour lesquels il y a parfois des doutes car il y a des porteurs de cagoules et des gens difficiles à identifier et donc des relaxes" selon Orlane Garret -Flaudy, avocate partie civile.Dans les dossiers que je suis, il n'y a eu aucune condamnation pour l'exemple.
Justice sereine malgré le volume de dossiers
La justice est sereine par rapport au volume de dossiers traités, affirme Orlane Garret -Flaudy.Le jugement est tombé pour Benjamin Perez. IL écope de 6 mois de prison avec sursis, d'une interdiction de centre ville, le wek-end, pendant 6 mois et de 5 années de mise à l'épreuve.
Il reste fidèle à ses convictions mais avec cette épée de Damoclès au dessus de la tête, il doit renoncer aux manifestations.