Le 29 avril 2020, le gouvernement a lancé une consultation publique sur des mesures d'effarouchement des ours dans les Pyrénées. Deux associations, Ferus et Pays de l'ours-Adet s'y opposent d'ores et déjà, s'appuyant sur les recommandations du Conseil national de la protection de la nature (CNPN).
La consultation publique est ouverte jusqu'au 22 mai : elle porte sur des mesures d'effarouchement (par des moyens sonores, olfactifs, lumineux ou des tirs non létaux) des ours dans le massif pyrénéen. Et rappelle le contexte de difficultés pour les éleveurs confrontés à des attaques sur les troupeaux : "En 2019, 738 attaques ont été recensées dans les Pyrénées dont 362 ont été indemnisées au titre des dommages dus à l’ours, totalisant 1173 animaux tués et 36 ruches détruites. L’année a été marquée par 5 dérochements d’ampleur, dont 4 en Ariège et un dans le Parc National des Pyrénées. Trois événements sont imputables à l’ours (500 ovins morts), l’un est de cause indéterminée donnant lieu à indemnisation, et le dernier n’est pas imputable à l’ours. Ces événements expliquent en partie la forte hausse des dommages en 2019".
Avis défavorable du CNPN
Le ministère de la transition écologique, qui lance cette consultation, indique pourtant que le Conseil national de la protection de la nature (CNPN) s'est prononcé défavorablement, à ce sujet. Et pour cause, renchérissent les associations favorables à la présence de l'ours brun dans les Pyrénées, la survie de l'espèce n'est pas assurée.Le nombre d'ours dans le massif vient pourtant de dépasser les 50. Mais pour autant, ils restent en danger d'extinction.
Pas efficace ?
C'est pour cette raison que les deux associations Pays de l'Ours-l'Adet et Ferus ont immédiatement dénoncé cette consultation publique. Dans un communiqué en date du jeudi 30 avril 2020, elles appellent "toutes les personnes attachées à la protection de la Biodiversité à exprimer leur opposition à l’effarouchement des ours des Pyrénées".Pays de l'Ours-l'Adet et Ferus rappelent que des actions d'effarouchement ont déjà été expérimentées en 2019, sans montrer "aucune efficacité".
Aucune étude dans le monde n’en montre la pertinence
Les associations continuent de préconiser au contraire les techniques de protection des troupeaux : "berger compétent, regroupement nocturne du troupeau, chiens de protection sélectionnés, éduqués et en nombre suffisant".
Tenter d’effaroucher les ours est clairement inutile, dangereux et illégal
Appel au public
Pour les défenseurs de l'ours, l'Etat tente de passer en force. Ils envisagent déjà de contester l'arrêté autorisant ces mesures d'effarouchement, s'il est publié. Et invitent le public à exprimer massivement son opposition et son "attachement à la protection de l’ours dans les Pyrénées".Un "plan ours" de la France pour 2018-2028 prévoyait des lâchers d'ours pour renforcer la population dans les Pyrénées. Deux femelles, Sorita et Claverina, avaient été amenées de Slovénie en 2018. Mais la pérennité de ce plan a été mise en cause, après des manifestations d'éleveurs protestant contre la présence des ours, selon eux incompatibles avec l'activité pastorale.