Le Grau-du-Roi : quand un centre d'études et de sauvegarde redonne une seconde vie aux tortues marines

Nous avons pu assister ce lundi soir à La Grande-Motte dans l'Hérault à la remise en haute mer de Thalassa, une tortue marine de 4 ans. Le résultat d'un long travail de convalescence orchestré par le CESTMed du Grau-du-Roi depuis l'hiver dernier.


 

Une véritable résurrection. Alors qu'elle était au plus mal, pesant à peine quatre kilos, la petite Thalassa a retrouvé la force de l'âge.

A seulement quatre ans, l'espèce en danger a de beaux jours devant elle, quand on sait que cette tortue marine de type Caouanne possède une espérance de vie comprise entre 46 et 67 ans.

Le résultat des actions menées par le Centre d'Études et de Sauvegarde des Tortues Marines de Méditerranée créé en 2003 à l’initiative du Seaquarium qui l'héberge au Grau-du-Roi dans le Gard. 

Depuis 11 ans, la structure est officiellement reconnue comme un centre de soins des tortues marines sur le littoral méditerranéen français, le seul de la zone géographique.


Check-up complet



Thalassa a bénéficié d'un bilan de santé complet : poids, taille, observation sous toutes les coutures, rien n'a été laissé au hasard.

On aurait du mal à croire qu'il y a encore moins d'un an, en début d'hiver dernier, le reptile marin pesait 4 kilos à son arrivée au centre, soit deux fois moins qu'aujourd'hui.

Elle a également doublé en taille, fin prête à retrouver son milieu naturel, la mer Méditerranée.
 

On est sûrs que c'est le bon moment pour la relâcher car les eaux sont chaudes. Elle va poursuivre sa migration en Méditerranée et même si c'est une petite tortue de 8 kilos, elle est capable de faire 30 km par jour à la nage toute seule précise Jean-Baptiste Sénégas, le directeur du CESTMed.

 

Une espèce miroir de la Méditerranée


Thalassa fait partie de la centaine de tortues marine abîmées en mer.

Selon l'échelle d'évaluation du risque d'extinction des espèces de l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), la Caouanne est une espèce vulnérable susceptible de disparaître à moyen terme avec un "haut risque de mise en danger".

Parfois amputées suite à des collisions avec des bateaux, elles subissent de plein fouet l'intoxication par les détritus, l'un des facteurs de la pollution marine.


Nous travaillons sur deux programmes européens depuis 2017 pour faire un état de santé de la Méditerranée où la tortue en devient une espèce indicatrice ajoute le directeur du centre.


​​​​​​​Du littoral à la haute mer, le fruit d'un long processus


L'initiative menée par le CESTMed commence d'abord par un maillage complet du littoral. Le centre dispose d'un réseau de pécheurs pouvant l'alerter à tout moment via une ligne téléphonique commune si ils repèrent une espèce en détresse lors de la pêche.

Ils agissent comme de véritables sentinelles prêtes à agir à tout moment. Dans 80% des cas, les tortues sont retrouvées dans les mailles des filets.

Après avoir bénéficié d'une batterie de tests et de soins en tous genres, la tortue a passé plusieurs jours dans un bassin de semi-liberté, transition vers le retour à la vie sauvage.

Un environnement où elle peut se muscler et se réhabituer à chasser pour se nourrir.

 

Ici, elles mangent de façon naturelle sans qu'elles soient nourries. Elles mangent des moules, des algues ou des mollusques présents dans l'eau" détaille avec précision Cindy Capdet, animatrice au centre en Service Civique.



Un travail de longue haleine qui porte ses fruits. L'an dernier, 40 tortues ont été rendues à la vie sauvage.
 
Notre équipe a assisté aux derniers instants de Thalassa au CESTMed (Centre d'Études et de Sauvegarde des Tortues Marines de Méditerranée). Après plusieurs mois de convalescence, la petite tortue marine est enfin prête à retrouver la haute mer Méditerranée. ©F3 LR
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