Accusations de mystérieux corbeaux, limogeage du sélectionneur Alain Portes, plaintes en séries, la dernière en date : celle de l'ancienne préparatrice physique des Bleues, la Nîmoise Annabelle Chabanel. L'équipe de France féminine de handball vit un mauvais feuilleton depuis plusieurs semaines.
Les turbulences se sont intensifiées avec l'annonce du dépôt d'une plainte par l'ex-préparatrice physique des Bleues, la Nîmoise Annabelle Chabanel, et posent question à un peu plus d'un mois de l'échéance cruciale du tournoi de qualification olympique.
Alain Portes remercié
Depuis son arrivée à la tête des Bleues en 2013, le technicien nîmois n'a jamais réussi à les hisser en demi-finales (quarts au Mondial-2013, 5e à l'Euro 2014, 7e au Mondial-2015). Ce bilan décevant n'a toutefois pas à lui seul motivé la décision de la Fédération française.
Tensions avec les joueuses
Le président de la FFHB, Joël Delplanque, avait d'abord maintenu Portes dans ses fonctions. Mais les tensions avec les joueuses ont mis fin prématurément à sa mission.
Les conditions de confiance mutuelle indispensables à la réussite de l'équipe de France n'étaient plus réunies", expliquait la Fédération le 25 septembre.
Mystérieux corbeaux
La FFHB renouvelait en même temps "son soutien" et "sa confiance dans l'intégrité" de Portes "concernant la campagne calomnieuse" dont il a fait l'objet lors du mondial danois en décembre. Elle faisait référence aux propos répandus sur les réseaux sociaux et dans des courriers anonymes par un ou plusieurs mystérieux corbeaux qui accusaient Alain Portes d'avoir eu un comportement non approprié avec des joueuses.
L'ex-préparatrice physique dépose plainte
Annabelle Chabanel, dans l'encadrement tricolore de juin 2014 jusqu'à son départ "contraint" avant la fin du Mondial-2015, a déposé plainte auprès de la procureure de Nîmes pour "atteinte à l'honneur", selon ses avocats Ludovic Para et Jean-Gabriel Monciero.
Le témoignage d'Annabelle Chabanel, ex-préparatrice physique des Bleues
J. Curato et V. Banabéra
C'est la troisième plainte
C'est la troisième plainte, après celles d'Alain Portes et de la FFHB. Toutes ont le même objectif: démasquer le ou les mystérieux corbeaux qui ont répandu ces rumeurs, dont celle d'une relation intime entre le coach et l'ex-préparatrice physique.
"Elle saisit la justice pour rétablir la vérité"
"On lui prête une liaison avec le sélectionneur en ajoutant qu'elle serait la raison de son recrutement en équipe de France. Madame Chabanel tient à dire que c'est faux et a saisi la justice pour rétablir la vérité", a expliqué Me Para, dont la cliente dément aussi une autre rumeur selon laquelle elle aurait eu une relation amoureuse avec une joueuse tricolore.
Préjudice important
"Le préjudice de cette affaire est important, autant dans sa vie personnelle que dans sa vie professionnelle. Elle a conservé le soutien du club de Nîmes où elle travaille toujours. Mais elle craint que le soutien ne dure pas. Elle a dû mettre un terme à certaines de ses activités pour l'équipe de France. Aujourd'hui, tous les nouveaux contacts qu'elles nouent lui posent des questions sur cette affaire", affirment ses conseils.
Y-a-t-il un risque pour les résultats des Bleues ?
Après deux matches de qualification pour l'Euro-2016 les 9 et 12 mars face à l'Allemagne, les handballeuses françaises ont rendez-vous, du 18 au 20 mars, au tournoi de qualification olympique de Metz, où deux billets seront en jeu. De leurs trois adversaires, seules les Néerlandaises, vice-championnes du monde, s'annoncent comme dangereuses. La Tunisie et le Japon n'ont rien d'insurmontables.
Olivier Krumbholz rappelé
Pour qualifier les Bleues au Brésil, la FFHB a rappelé à la rescousse Olivier Krumbholz, l'homme de toutes les épopées tricolores, pourtant démis de ses fonctions il y a trente mois. Le Mosellan n'a pas voulu commenter les turbulences traversées par son prédécesseur. Il doit annoncer sa sélection dimanche après avoir dévoilé lundi la composition de son staff, en reprenant des personnes qui l'ont accompagné lors de son premier mandat de 1998 à 2013.
"Stupeur" et "dégoût"
Le changement d'encadrement s'est accompagné, sur décision de la FFHB, de l'éviction de la chef de délégation des Bleues Odile Dubus, qui a fait part de sa "stupeur" et de son "dégoût" sur son compte Facebook. "J'en retiens la souffrance et la portée affective, bien compréhensibles en regard des décisions que j'ai prises concernant l'équipe de France féminine", s'est borné à répondre Joël Delplanque.