Face aux difficultés de recrutement dans le secteur industriel, une entreprise toulousaine ouvre ses portes chaque vendredi à tous les potentiels candidats, qu'ils soient formés ou non. Même le traditionnel CV n'est pas nécessaire pour se présenter à ces entretiens d'embauche pas comme les autres.
Longtemps, il fallait montrer patte blanche pour candidater dans certaines entreprises. CV à la mise en page irréprochable, lettre de motivation détaillée.
Mais cette époque est révolue. Face aux difficultés de recrutement que rencontrent de nombreux secteurs, les processus d'embauche sont en train d'évoluer.
A Toulouse, une entreprise de conception, production et transformation de yaourts vient de lancer une campagne de recrutement dite "coup de poing".
Elle recherche d'urgence des conducteurs de ligne et des techniciens de maintenance.
"Nous avons dû, plusieurs fois, mettre à l'arrêt des lignes de production faute de personnel suffisant. Résultat : certains de nos clients n'ont pas été livrés", s'inquiète Gratien Degenève, Directeur des Ressources Humaines de Yéo frais.
C'est dans ce contexte que sont nés les "Vendredis recrutement".
"Le seul risque c'est de partir avec un CDI"
Le principe est simple : tous les vendredis à 9h, l’usine ouvre ses portes à tous les candidats, sans rendez-vous, sans CV, sans formation.
La seule contrainte : se rendre au 23 avenue de Fondeyre à Toulouse où ils visiteront l’usine, pourront appréhender le métier de conducteur de machines et échanger avec les équipes terrain en direct.
« Ensuite, nous nous chargerons de les former. Le seul risque qu’ils prennent, c’est de repartir avec un CDI ! » s'amuse Gratien Degenève.
Et la recette semble fonctionner. Ce vendredi matin ils étaient une bonne dizaine a avoir poussé la porte de l'usine.
Parmi eux, Jourdain un préparateur de commande qui souhaite changer de métier. "C'est la première fois que je vois une telle façon de recruter. C'est une bonne idée de pouvoir rentrer dans l'entreprise. On voit tout de suite l'ambiance et les conditions de travail" se réjouit ce trentenaire.
Casser les préjugés
Une façon aussi de casser certains préjugés liés au secteur. " Je pensais que l'usine était réfrigérée mais ça n'est pas le cas. Ici on travaille à température ambiante", constate, rassuré, Jourdain.
Après une visite de l'usine, il a ensuite passé un entretien informel. " On ne recherche pas une technicité particulière mais plutôt une motivation et une spontanéité", résume le DRH.
Jourdain devrait sûrement rejoindre les 230 salariés que compte cette entreprise. Au total 10 postes sont actuellement à pourvoir.
