A l'appel du syndicat des Jeunes Agriculteurs, des tas de fumier ont été déversés dans différents endroits de la Haute-Garonne dans la nuit de vendredi à samedi. Les agriculteurs protestent contre la politique de limitation de l'usage des nitrates.
Quelque 500 tonnes de fumier ont été déversées, dans la nuit de vendredi à dimanche, en divers lieux de la Haute-Garonne, à l'appel du syndicat des Jeunes agriculteurs qui conteste la politique de limitation de l'usage des nitrates.
Le syndicat a présenté son action de protestation comme un "don de fumier aux jardiniers amateurs" qui pourront aller se servir sur les tas de fertilisant déposés dans une quarantaine d'endroits : Toulouse, Balma, Blagnac, Muret, Colomiers ou encore Saint-Gaudens.
A Toulouse, le préfet doit très prochainement publier un arrêté pour "encadrer l'utilisation des fertilisants azotés dans les zones vulnérables" alors que "la pollution de certaines rivières et nappes reste élevée sur une partie de la région". Ces mesures concerneront un tiers des exploitations de Midi-Pyrénées, soit plus de 15.000, selon la préfecture.
Les Jeunes Agriculteurs de la région s'étaient déjà invités le 1er avril 2014 sur le parcours nocturne de l'A380 pour dénoncer la directive sur les nitrates. Cette loi européenne vise à interdire leur usage dans les champs dès lors que la pente est supérieure à 20%. Le syndicat souligne par ailleurs que les éleveurs devront augmenter leurs capacités de stockage de fumier et demande aux pouvoirs publics "un plan de financement souple et adapté aux besoins" pour aider les exploitants à réaliser ces travaux.
Le 14 février 2014, plus d'un millier d'agriculteurs avaient déjà envahi le centre de Toulouse et déversé du fumier à proximité de la préfecture pour protester contre la politique européenne de lutte contre la pollution de l'eau et sa retranscription en France, inadaptées selon eux à la réalité de leur métier.
La directive Nitrates adoptée en 1991 et que les Etats membres de l'Union européenne doivent appliquer, a pour but de protéger les réserves d'eau en surface et en sous-sol en limitant l'usage des nitrates, présents dans les engrais agricoles et les déjections animales, et en imposant des périodes d'interdiction d'épandre ces engrais qui doivent être dûment stockés. La Commission européenne juge insuffisantes les dispositions prises en France
et a engagé des poursuites contre Paris, en 2012, pour non-conformité à la directive Nitrates.