Ce dimanche 19 février, une marche blanche était organisée en mémoire de Brice Louge à Labarthe-Rivière, en Haute-Garonne. Le jeune agriculteur de 30 ans avait disparu il y a un an avant que son corps ne soit retrouvé quelques mois plus tard. Ses proches demeurent en attente de réponses.
"C'est terrible de perdre son enfant et de ne pas savoir ce qu'il est devenu, c'est horrible". Un an après, Annie demeure inconsolable. Ce dimanche 19 février, triste date anniversaire de la disparition de son fils, Brice Louge, elle organisait avec son mari une marche blanche en hommage au jeune homme de 30 ans. Michel, le père, réclame aujourd'hui "que la justice donne de vraies réponses parce que le suicide, on n'y croit pas. Brice aimait la vie".
C'est dans une ambiance encore pesante que famille et proches ont défilé ce dimanche après-midi à Labarthe-Rivière, village au pied des Pyrénées d'environ 1 300 habitants où vivait ce passionné de chasse. Dans le cortège, ils étaient près de 300 à s'être réunis devant l'église avant de rejoindre le cimetière où repose l'ancien agriculteur. Parmi eux, Thomas : "on a grandi ensemble, on a été élevé ensemble. Je le vois pas se jeter à l'eau. Pas lui".
Disparu après avoir été surpris au lit avec sa patronne
Brice Louge a été vu en vie pour la dernière fois dans la nuit du 19 au 20 février 2022. Ce soir-là, il est surpris au lit avec la femme de son patron par le fils de cette dernière. Une dispute aurait alors éclaté, mais rien ne prouve que des coups ont été échangés. Le fils de l'agricultrice aurait détourné sa colère en frappant le mur de la chambre.
Le trentenaire quitte alors les lieux au volant de sa Clio Campus, vers minuit, pour, selon une source proche du dossier, revenir quelques minutes plus tard. Entre-temps, un ami militaire du fils de l'agricultrice est arrivé. D'après les auditions, Brice repartira à nouveau, sans aucun moyen de paiement sur lui
Début mars, n'ayant aucun signe de vie, des recherches sont lancées par les gendarmes et les amis du jeune homme. Quelques jours plus tard, le procureur de Saint-Gaudens Christophe Amunzateguy ouvre une information judiciaire pour "disparition inquiétante".
L'enquête est confiée à la brigade de recherches de Saint-Gaudens, aidée par la section de recherches de la gendarmerie de Toulouse. Des traces de sang sont également découvertes dans la chambre, dans la voiture du fils et dans celle de son ami militaire. Les analyses ADN effectuées ne seront pas concluantes.
"Il y a beaucoup de zones d'ombres dans ce dossier"
Le 2 août, les gendarmes découvrent la Clio immergée dans le canal de Camon. A l'intérieur, le corps de Brice Louge. Mais une information interpelle il est découvert sur la banquette arrière du véhicule. Depuis, plusieurs pistes sont explorées. Pour l'un des avocats de la famille, Me Joris Mores, "il y a beaucoup de zones d'ombres dans ce dossier".
L'instruction a été saisie seulement un mois après la disparition. On a perdu un temps crucial et personne ne peut nous expliquer comment les plongeurs n'ont pas vu la voiture plus tôt.
Me Joris Mores, avocat de la famille de Brice Louge
L'enquête est toujours en cours pour tenter de déterminer les circonstances et surtout la cause de la mort du trentenaire. Aujourd'hui, aucun expert ne peut se prononcer sur le sujet. "Tout ce qu'on veut, c'est que quelqu'un dise aux parents ce qu'il s'est vraiment passé" continue de défendre les avocats de la famille. Car un an après, l'hypothèse du suicide demeure impensable pour tous les proches de Brice Louge.