Près de Toulouse, le Centre pour réfugiés toujours rejeté par un collectif qui "craint pour sa sécurité"

Des habitants de St-Lys se sont rassemblés ce samedi 18 mars pour protester à nouveau contre le projet d'installation dans leur commune d'un Centre de Préparation au Retour, destiné à des migrants. Ils déplorent notamment le choix de l'ancien EHPAD comme lieu choisi.

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C’est un projet qui ne cesse de diviser les habitants. A St-Lys, près de Toulouse (Haute-Garonne) ce samedi, des manifestants se sont à nouveau rassemblés afin de protester contre l’installation dans leur commune d’un Centre de Préparation au Retour (ou CPAR, un centre d’accompagnement social et d’hébergement pour les migrants renvoyés dans un autre pays).

S’il est à l’initiative de l’État, certains, eux, n’en veulent pas. "On considère qu’il est inapproprié sur notre commune, explique Thierry Bertrand, élu d’opposition et membre du Collectif St-Lysien, créé en début d'année. C’est un CPAR qui devrait à terme accueillir 160 places, donc 160 migrants déboutés du droit d’asile qui sont en transit sur ce lieu." En 2021 dans un communiqué, la commune indiquait que "ce projet est disproportionné et incompatible avec les spécificités et capacités du territoire."

Autre problème : le lieu, justement. Le bâtiment, situé en dehors du centre-ville, était jusqu’ici un EHPAD. "Nous on souhaiterait que ce lieu redevienne une maison de retraite", martèle Thierry Bertrand.   

Craintes pour la sécurité

Alors que les CPAR sont souvent une alternative aux centres de rétention et que les migrants, volontaires au retour, sont libres de leurs mouvements, certains habitants craignent pour leur sécurité. C’est le cas d’une St-Lysienne, qui avoue "se poser des questions ". "C’est des gens humains, je veux bien l’entendre, que ce sont des humains comme moi. Mais moi j’ai peur d’eux, et eux ils n’ont pas peur de moi."

En opposition avec ces idées, certains habitants voient d’un bon œil la mise en place de ce centre. "Il y a d’autres lieux qui peuvent être utilisés sur la municipalité que celui-là. Ce n’est pas la peine de cibler le CPAR. Les exilés qu’on va accueillir ici n’y sont pour rien. J’ai l’impression qu’il y a une manipulation de fait, contre l’étranger, par rapport à une non-politique sociale menée par le maire" déclare Jean Vignes, militant associatif.

Un projet revu par l'Etat

La mairie, au cœur de la mobilisation d'août 2022, a obtenu que l'Etat revoit ses plans. Le nombre de familles accueillies ne devrait pas dépasser les 20 familles. Mais Serge Deuilhé, maire PS de Saint-Lys, regarde d'un œil circonspect la mobilisation d'une partie de sa propre opposition municipale présente au sein du collectif. Ces élus de droite n'avaient en effet pas voté la motion d'octobre 2021 contre l'accueil du centre dans les premières proportions annoncées par l'Etat.

Malgré tout, le 11 février dernier, une marche avait été organisée dans la commune, par le collectif avec en embuscade l'extrême-droite, pour dire non à l'implantation du CPAR. 400 personnes s'étaient rassemblées.

Les occupants de l’EHPAD, eux, devraient quitter le lieu le 4 avril, pour un déménagement dans la commune voisine de Fonsorbes.

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