Sur les hauteurs de Ramonville en Haute-Garonne, des locataires de logements HLM montent au créneau. Logements insalubres, charges élevées, 80 d’entre eux viennent de signer une pétition contre leur bailleur social, Nouveau Logis méridional. Elisabeth Pires vit dans un logement insalubre.
Nichés sur les hauteurs de Ramonville en Haute-Garonne, en pleine verdure, les petits immeubles HLM du quartier du Mail ont, en apparence, tout pour plaire.
Mais à l’intérieur, certains locataires de ces logements sociaux vivent une tout autre histoire. Elisabeth Pirés, l’une d’entre elles, ne décolère pas. Depuis 2009, cette intérimaire loue avec sa fille un petit T3 à 556 euros. Un logement qu’elle considère aujourd’hui comme « insalubre » et « dangereux pour sa santé et celle de son enfant ».
Tout a commencé il y a quelques mois quand Elisabeth constate l’apparition de plusieurs traces de moisissure dans la chambre de sa fille, puis dans la sienne. Dès le mois novembre, cette maman célibataire alerte alors son bailleur social, "Nouveau Logis Méridional", de sa situation et réclame des travaux au plus vite. Mais rien ne se passe.
Petit à petit, les infiltrations d’eau se répandent aggravant la situation. Les odeurs de moisissure sont telles que, elle et sa fille, asthmatique, doivent dormir dans le salon.
Pendant plusieurs semaines, de mails en recommandés, le ton monte entre cette locataire et son bailleur social.
Scandalisée, Elisabeth Pirés réalise alors que son cas est loin d’être isolé. D’autres appartements sont aussi touchés par ces tâches d’humidité.
Logements insalubres, charges locatives abusives, 80 d’entre eux viennent même de signer une pétition contre leur bailleur social qui avait déjà été attaqué en 2010 par d’autres locataires d’une cité de Rangueil pour les mêmes raisons.
En janvier dernier, l’appartement d’Elisabeth continue de se dégrader. Cette intérimaire fait alors intervenir l’ARS et la police municipale pour constater les dégâts. Les deux enquêtes concluent à une infraction au règlement sanitaire départemental de la part de Nouveau Logis Méridional.
Joint par France 3 Midi-Pyrénées, le bailleur social reconnaît avoir eu des soucis mécaniques avec l’une de ses VMC et des problèmes d’infiltration d’eau. Elle assure aujourd’hui avoir tout remis en état. Mais elle se défend de ne pas avoir voulu engager des travaux et renvoie la responsabilité vers sa locataire qui leur aurait refusé l’accès au logement.
Finalement, après plusieurs mois de bataille, Elisabeth Pirés doit être relogée la semaine prochaine aux frais de son bailleur social dans un hôtel. Le temps que le bailleur social effectue des travaux de rénovation dans son appartement prévus dès mardi.
Mais Elisabeth n’aspire plus qu’à une seule chose : déménager, au plus vite.
En vidéo : le reportage de Stéphanie Bousquet et Jean-Luc Pigneux